L’Amérique est une nation de boudins, par rapport à l’Italie ou la France. Mais, mieux que quiconque, ce pays sait transformer ses thons en avions de chasse et les vendre au monde entier, comme le F-35, un crash-test vivant devenu un best-seller. Quel meilleur exemple que la naine difforme Kim Kardashian, qui fait rêver les filles pauvres du monde entier ?
Le cinéma américain évite de montrer les obèses et les trumeaux. Regardez The Descent : même pour un film d’horreur, on a le casting de Miss America !
L’idée est de vendre l’Amérique au monde entier, qui la gobe en général tout cru, quand il ne la suce pas. C’est pareil pour la politique : l’Amérique produit et entretient des conflits partout, mais les planque derrière le besoin de démocratie. La laideur, d’un coup de baguette magique du département d’État ou d’Hollywood, se change en beauté.
Dans le premier cliché, qui date de son couple avec Kanye, Kim porte un magnifique jogging distendu, comme une chômeuse du 9-3 en HLM.
Dans le deuxième, elle est enceinte, et on découvre son profil. Pas celui de son énorme faux cul, mais de son visage réel. Normalement, les femmes enceintes sont belles et heureuses comme des vaches, car bourrées d’hormones.
Dans le troisième, la larve est devenue papillon. Le boudin a accouché d’une reine de beauté qui déploie ses appâts aux mâles qui ne vont pas tarder à papillonner. La boulette s’est envolée dans le firmament.
On sait tous que le cinéma est aujourd’hui capable, grâce à des technologies pointues, de transformer un boudin en canon. Vous avez déjà vu une photo non trafiquée d’Amber Heard ? Aucun mâle de bonne facture ne se retournerait sur elle dans la rue. On se demande comment elle a pu grimper aussi haut à Hollywood.
Peut-être « à la force des grandes lèvres », pour paraphraser Anne Vergne. Mais ça, c’était avant MeToo. On va voir comment les actrices vont grimper, maintenant qu’elles ne peuvent plus coucher pour un rôle... MeToo, ça va dans les deux sens !
Les normes esthétiques US ne sont pas les mêmes que chez nous : imaginez que Gwyneth Paltrow, l’actrice qui vend des bougies au parfum de sa chatte (eh non, on déconne pas), a été considérée un jour comme l’Américaine la plus sexy. Le jury a été envoûté par son parfum ou quoi ?
Malheureusement, la mode du transcanon – le boudin surclassé technologiquement en canon – a sauté les frontières, et l’Amérique nous a arrosés du modèle kardashiatique. Toutes les candidates de téléréalité ont les lèvres – du haut et du bas – refaites, les seins et le cul gonflés à bloc (chirurgical). Et ces transpoufs influencent en retour des centaines de milliers de jeunes filles, pauvres et connes pour la plupart, qui rêvent de devenir Kim, c’est-à-dire riche et conne.
Après tout, les cyniques diront qu’ils s’agit de sélection naturelle, et que ces filles se mutilent pour pas grand-chose, tentant de dépasser les PCPS (petits culs petits seins) en augmentant leurs appâts dans la lutte sans merci pour les hommes (et leur argent), pour finalement tomber sur les plus cons.
Évangéliser cette masse de pauvrettes désorientées, pour les féministes, c’est pas gagné. Cette évolution est probablement un retour de balancier du féminisme radical. Ce dernier a créé deux types de femmes : celles qui haïssent les hommes (mais qui veulent leur ressembler) et celles qui se haïssent, au point de vouloir tout changer chez elles pour ressembler au modèle féminin mondialiste, l’icone du moment, le piège parfait pour vendre de la techno-beauté.
On savait que la pauvreté était un marché immense (le Système vend aux pauvres l’espoir d’être riches, les appauvrissant d’autant, même chose avec les grosses qui rêvent d’être minces), mais celui de la laideur est une bénédiction éternelle pour le Profit. En changeant régulièrement les codes de beauté, on dirige le troupeau des complexées vers l’enclos de la conso avec le message diabolique : vous ne serez jamais assez belles, il y aura toujours un détail qui cloche.