La victoire culturelle des États-Unis sur la France avec la complicité d’une classe politique corrompue c’est ça : l’apparition d’un nouvel esclavage économique.
Le modèle français, plus humain, est dévasté par le modèle américain, aussi efficace qu’inhumain, à l’image de ces espèces invasives (écureuils, écrevisses, grenouilles) qui détruisent la faune locale traditionnelle.
Que ceux qui râlent contre le modèle social français et les « avantages acquis » aillent bosser un jour pour ce nouveau taylorisme qui ajoute une surveillance impitoyable à la robotisation de l’humain.
« Des êtres humains pilotés par ordinateur », selon l’expression de Jean-Baptiste Malet, qui a infiltré « le meilleur des mondes ».
Exclusif. Basé sur 256 témoignages, un rapport d’expertise dévoile une situation « critique » à l’entrepôt Amazon de Montélimar, et offre un éclairage inédit sur les conditions de travail chez le e-commerçant.
C’est un document au contenu explosif pour Amazon. Ce rapport de 217 pages, que Capital a pu consulter, est une première dans son genre pour le géant américain du e-commerce. Mené par le cabinet Syndex de février à avril, à la demande du CHSCT, il expertise les risques psychosociaux liés aux tâches effectuées dans l’entrepôt logistique de Montélimar, une des cinq plateformes de stockage d’Amazon en France.
Basé sur les témoignages et entretiens de 256 salariés (sur les 776 travaillant en CDI sur le site), ce rapport apporte des données alarmantes sur l’impact du management « amazonien » sur la santé et le stress des employés. Il montre notamment que 44% des sondés ont déclaré avoir consulté leur médecin traitant pour un problème lié à leur travail.
Cette expertise fait suite à des alertes du médecin du travail et de la Carsat (La Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail), adressées en 2017 au CHSCT et à la direction de la plate-forme. Elles soulignaient un « risque grave » pour les salariés. Fin 2017, la caisse gérant les accidents du travail avait déjà doublé pour trois mois le taux de cotisation d’Amazon devant le nombre de troubles musculo-squelettiques constatés.
La cadence des emplois dans la logistique est réputée usante pour la santé, entraînant ces traumatismes liés à la pénibilité et à la répétitivité des tâches. Ici, des chiffres viennent en témoigner : le rapport note entre 6,1% et 9,8% d’absences pour maladie, accident du travail ou maladie professionnelle en 2017, des taux « nettement supérieurs à 4,5%, taux au-dessus duquel on estime qu’une attention particulière doit être posée ».
« Une situation très préoccupante »
Dans le détail, 74% des répondants déclarent ressentir des douleurs physiques qu’ils pensent dues à leur travail, « un score très élevé ». 70% des salariés ont déclaré être en état de stress au travail (ou « job strain », cumul d’une forte demande psychologique et d’une faible latitude décisionnelle), un taux « critique » et une « situation très préoccupante », selon Syndex, la moyenne nationale étant de 25%. Un tiers des employés et 71% des cadres déclarent souffrir d’insomnies, et un quart des répondants déclarent qu’il leur arrive de pleurer à cause de leur travail, « une minorité néanmoins significative. »
Syndex souligne un climat de tension sur le site de Montélimar, et des rapports souvent envenimés entre salariés et managers. Ainsi, 79% des répondants estiment que « tout le monde n’est pas traité de manière juste ». La surveillance constante des managers est pointée du doigt : sont cités des « attitudes et propos inappropriés », des « interdictions de parler » et un « contrôle des interruptions pour aller aux toilettes ».
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Opération communication avec l’ouverture des portes chez Amazon Saran (45) :
La visite de l’usine de Lille :
Enfin un peu de journalisme avec France 3 :