Depuis hier, la polémique enfle. Pourquoi la comédie potache du moment n’a-t-elle aucun avis négatif sur le site spécialisé en cinéma ?
« Virevoltant et touchant », « sympathique blockbuster français », « une bonne fantaisie ». La critique semble unanime et tout le monde s’en étonne. Dimanche, plusieurs internautes ont remarqué le traitement de faveur qu’avait réservé Allociné aux Nouvelles Aventures d’Aladin d’Arthur Benzaquen. Alors que cette semaine, Belles Familles de Jean-Paul Rappeneau recueille 20 avis de la presse et L’Homme irrationnel, le dernier Woody Allen, pas moins de 33, la comédie de Kev Adams n’en compte que six, et toutes positives. Même si l’on sait que la presse ne se précipite que rarement pour les projections d’un nanar au succès public annoncé, certains suspectent le filtrage. Tout aussi improbable, les notes des spectateurs étaient, jusqu’à aujourd’hui, particulièrement bonnes. Les commentaires étaient, quant à eux, fermés, alors qu’une telle précaution n’avait même pas été prise pour des films controversés comme Un Français.
Allociné aurait-il cette fois poussé la promotion un peu trop loin en pratiquant la censure ? Le partenariat d’un site de critiques avec d’aussi grosses productions, sorte de machines à fric du cinéma français, ne pose-t-il pas problème ? Hier, tard dans la soirée, l’accusé a tenu à répondre dans un article titré « Revue de presse, critiques internautes : la vérité sur l’affaire Aladin ». Le site rappelle sa totale neutralité et insiste sur le fait que les notes sont représentatives aussi bien de l’avis de la presse que de celui du public. Allociné réfute qu’il n’a jamais restreint l’accès à la notation mais assume avoir verrouillé les commentaires qui, semble-t-il, étaient en l’occurrence racistes.
Le petit coin de E&R
Avant que le site ne change son fusil d’épaule, nous avons extrait quelques critiques ironiques de plaisantins, qui tous trouvent le film « génial ». Si la mise au point d’Allociné rappelle la déontologie du site, un peu gêné sur les bords, on est en droit de se poser la question du contenu raciste des commentaires.
Soyons francs, ne tournons pas autour du pot : jusqu’où un internaute peut-il se moquer de la sous-culture d’un Kav (ah ah ah) Adams sans être taxé de raciste ou d’antisémite ? On touche là au point essentiel de la liberté d’expression aujourd’hui en France. Des personnalités se protègent et sont protégées (par le système juridico-médiatique) parce qu’en les critiquant, on touche nécessairement à leur positionnement sioniste, ou leur identité judaïque. On fait très attention aux termes, car un mot peut mettre le feu aux poudres et provoquer une descente de la police politique aux ordres du CRIF (dont le ministère de l’Intérieur est une annexe). Les mots sont importants, surtout quand il y a « juif » dedans.
Dans le showbiz en général, et dans l’univers des humoristes en particulier, chacun sait que le petit Smadja est un produit fabriqué de A à Z. Il a autant d’humour qu’une pomme verte mais le dispositif qui a été créé autour de lui en fait l’idole obligée des jeunes... dont l’esprit critique n’est pas encore formé. Et la propagande fonctionne : pendant les vacances, les pré-ados, accompagnés de leurs parents ou pas (ces derniers préfèrent éviter de se taper un Kev Adams en entier), se précipitent dans les multiplexes voir la dernière bouse « conseillée ». C’est mécanique, on n’y peut rien, le Système arrive à grands frais à faire entrer les gens de force dans les salles de ciné. Et quand ils en ressortent, ils ont en tête les critiques positives ou la bande-annonce, qui recèle en général les seuls passages marrants du film. Ensuite, ils déposent gentiment sur Allociné leur critique, en fonction de leur niveau culturel.
C’est pour ça que les (vraies) critiques positives du dernier Kev Adams ont l’air d’être écrites par des arriérés mentaux, avec plein de « !!!! » et de fautes, d’orthographe ou de syntaxe. Les vrais amoureux du cinéma et de l’humour peuvent se lamenter, ils ne pèsent rien face à la masse des intoxiqués. Mais ils exercent leur droit à l’humour, comme sur Allociné, signe que la liberté d’expression fonctionne encore en France, malgré les interdits. Des interdits qui, soit dit en passant, ne choquent pas les 68tards aux commandes de l’industrie culturelle. Le magazine GQ fait bien de comparer le traitement de Aladin et de Un Français , même si ce dernier était un film de commande système.
Personne ici n’en veut à Kev Adams et son réalisateur Arthur Benzaquen de faire du beurre avec des demeurés, ils ne font que profiter de l’usine d’abrutissement dans laquelle ils ont des actions. Personnellement, on préfère tabler sur la connaissance et l’humour, qui ne sont pas les priorités de l’élite, en ces temps perturbés. Et le prochain enquêteur qui nous accuse de faire du business, on le colle de force devant Aladin, avec le son dolby digital poussé à fond. Méthode utilisée par les Américains pour briser l’esprit des prisonniers de Guantanamo.
En 1916, les Poilus se faisaient verser du brise-tête (pinard de mauvaise qualité mais qui anesthésiait la Raison) avant de sortir de la tranchée pour monter à l’assaut des lignes allemandes, et se faire coucher par les mitrailleuses de Basil Zaharoff, qui bossait pour les deux bords et gagnait sur les deux tableaux.
En 2015, démocratie oblige, le brise-tête s’est mué en « culture », le meilleur des vecteurs pour le catéchisme dominant : non seulement ça impacte les cervelles, ça les conditionne, mais en plus elles payent pour ça ! A l’image des esclaves économiques du jour, qui payent pour venir dans nos riches contrées, alors que pendant la Traite, le voyage était certes terrible, mais gratuit.