C’est la une du journal Le Monde (en ligne) de ce lundi 14 mars 2022. Voyons maintenant un petit bombardement sur civils, précisément visés, pour insuffler la terreur à un peuple qui résiste à la l’agression saoudienne, qui dure quand même depuis 2014 :
Ce n'est pas l'Ukraine...ça, c'est tous les jours au Yémen et tout le monde s'en branle... pic.twitter.com/YE4N5yb9PZ
— Maya (@Maya29854628) March 13, 2022
Ici, on est habitués – malheureusement – au 2P2M (deux poids, deux mesures, on va pas le réécrire à chaque fois). Pourtant, au Yémen, on a une vraie crise humanitaire, des enfants qui meurent par milliers, sous les bombes et de dénutrition. De faim, donc.
Ils sont bien décharnés, bien mourants, et c’est pas de la com’ de l’OTAN, comme avec les prétendus camps de concentrations serbes pour Bosniaques dans les années 90. Là, on ne parle même pas de réfugiés : ils n’ont pas les moyens de partir de l’enfer.
La guerre civile au Yémen représente la plus grande crise humanitaire d'aujourd'hui. Complètement ignoré par le public et les médias mondiaux. Cela dure depuis plus de six ans, et l'invasion du pays a été réalisée par l'Arabie Saoudite, voulant placer "son propre peuple" au pic.twitter.com/cp40ObktuP
— Kristine (@KitineChristi4) March 13, 2022
C’est vrai que l’Arabie saoudite, ce pays modèle en matière de démocratie et de droits de l’homme, est notre allié, que disons-nous, notre ami ! Avec tout ce que le prince, cet idiot manipulé par les Américains et les Israéliens, nous achète comme armes contre l’Iran, on va pas faire la fine bouche et pleurer pour les Houthis !
L’Arabie Saoudite a exécuté 81 personnes en 24h mais on n’en parle pas beaucoup…https://t.co/YL08tJ56uN pic.twitter.com/HNhGAt8LbK
— Marcel (@realmarcel1) March 13, 2022
Les morts de cette guerre atroce ? Il y en a 500 fois plus qu’en Ukraine, mais comme le dit si bien la sémillante Caroline Fourest, on va pas comparer tout et n’importe quoi, hein, sinon on n’en sort plus.
L’Arabie Saoudite, près de 400 000 morts au Yémen. Pas de sanctions économiques mais une belle promotion sur la Place des Vosges à Paris.
Vous avez dit indignation sélective ? pic.twitter.com/JXLLKyd8SN
— Charles-Henri Gallois (@CH_Gallois) March 12, 2022
Alors, dès aujourd’hui, à chaque fois que Le Monde titrera sur un immeuble bombardé en Ukraine, on aura une pensée pour les quartiers entiers bombardés par l’aviation saoudienne dans les villes yéménites.
On aimerait que le grand géostratège Benjamin Haddad nous parle un peu de la guerre immonde de l’Arabie saoudite, ce nouvel ami d’Israël, de ces pays qui « agressent leurs voisins », pour reprendre l’accusation qu’il colle à Poutine. Et éventuellement de la guerre israélienne en Palestine, et en Syrie, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ?
Poutine pense que nous allons zapper le conflit. Que nous perdrons l’attention dans un mois, dans six mois, dans un an : c’est son calcul. Ne lui donnons surtout pas raison. pic.twitter.com/ChliD56qzp
— Benjamin Haddad (@benjaminhaddad) March 13, 2022
On oubliait : les Iraniens soutiennent les Houthis contre les Saoudiens, ce qui explique la position de la France, valet de l’Empire. La guerre du jeune Mohammed ben Salmane ressemble étrangement à celle de Saddam Hussein contre l’Iran après la révolution de 1979 : il s’agissait pour l’Occident d’affaiblir par proxy un pays (et son régime) qui s’arrachait de l’influence américaine. Et l’histoire s’est très mal terminée pour le dirigeant irakien.
Quarante ans plus tard, l’Empire a définitivement perdu l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Afghanistan. Il tente de se rattraper en Europe, où les Russes résistent, et en Asie, où les Chinois se préparent. L’Histoire n’est pas finie, monsieur Fukuyama !