Sous la pression des associations LGBT, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie débat de l’introduction dans les programmes scolaires d’ateliers lors desquels les élèves mettraient en scène diverses pratiques sexuelles. L’initiative fait scandale.
La proposition en matière de pédagogie des associations de défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transexuels (LGBT) soulève un tollé en Allemagne. En cause : les programmes d’éducation sexuelle destinés aux collégiens du Land de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, la première des régions allemandes par sa population et son nombre d’élus.
Les élèves du Land allemand avaient déjà au programme la lutte contre l’homophobie et une sensibilisation aux différentes « sexualités possibles ». Et, sous la houlette de leurs enseignants, les adolescents devaient aussi aborder des notions telles que le sadomasochisme et découvrir des pratiques sexuelles comme celles des « back rooms », terme utilisé pour faire référence à la sexualité de groupe dans des boîtes de nuit spécialisées.
Mais certains experts en pédagogie proches des cercles de pouvoir veulent aller plus loin et préconisent que les élèves mettent en scène les diverses pratiques et orientations sexuelles au programme. Et ce dès l’âge de 13 ans. L’idée vient d’un ouvrage destiné aux spécialistes en pédagogie intitulé Sexualpädagogik des Vielfalt (Pédagogie sexuelle de la diversité), un livre paru en 2008 et qui est une référence pour les promoteurs de la « Sexkunde Theorie », « théorie du genre » en allemand.
Des sex toys et du théâtre comme outils de pédagogie sexuelle à l’école
Les auteurs du livre, Élisabeth Tuider et Stefan Timmermanns, proposent tout un éventail de méthodes pédagogiques, avec notamment la mise en scène de pièces de théâtre dans les collèges. Les enfants seraient ainsi amenés à jouer et mimer différentes situations sexuelles et à intégrer, entre autres, la simulation de pratiques anales durant leurs représentations scolaires. Il est conseillé en outre aux enseignants de demander aux élèves de valoriser et « mettre en œuvre » le matériel pédagogique préconisé. À savoir, par exemple, des godemichés et des boules de geisha (boules s’introduisant dans le vagin ou l’anus). Le but est, selon les conseillers en pédagogie, de guider et aider les enfants à identifier leurs pratiques sexuelles préférées, et à trouver leur orientation sexuelle.
Mais là où le bât blesse, c’est que les propositions sont reprises par un collectif LGBT, qui se nomme l’« École de la diversité » et qui a voix au chapitre au parlement du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. L’association intervient en effet au sein des collèges et bénéficie de l’appui officiel de l’administration. Et reprend à son compte les méthodes de Tuider et Timmermanns. Participant aux orientations pédagogiques, elle recommande notamment au parlement du Land « des jeux de rôles et des ateliers » afin de susciter des « débats ludiques autour des thèmes de l’amour et de la sexualité ». Ce qui permettrait, toujours selon les promoteurs du projet, d’aborder des « notions importantes, des questions taboues, matière à réflexion et discussion ». Les élèves seraient invités en outre à parler d’éjaculation précoce ou encore à simuler des orgasmes sous la forme de « pantomimes ».