Le président russe Vladimir Poutine et le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Khamenei, les deux grands alliés du régime syrien, ont affiché lundi à Téhéran leur entente parfaite pour rejeter toutes « tentatives extérieures de dicter » son avenir à la Syrie.
A l’issue d’une rencontre de plus d’une heure et demi, « les deux parties ont souligné l’unité de points de vue entre Moscou et Téhéran concernant le caractère inadmissible des tentatives extérieures de dicter les scénarios du règlement politique » du conflit en Syrie, a déclaré un porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Selon des images retransmises par la chaîne de télévision Rossia-24, le président Poutine a déclaré lors de la rencontre que « personne ne peut et ne doit imposer de l’extérieur au peuple syrien des formes quelconques de gouvernance de leur Etat ou dire qui doit le diriger. Ce n’est qu’au peuple syrien d’en décider ».
Il s’agit clairement d’une fin de non-recevoir à la demande des États-Unis, de la France, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie qui exigent à terme le départ du président Bachar al-Assad.
Pour sa première visite en Iran depuis huit ans, Vladimir Poutine s’est rendu dès son arrivée à la résidence du guide. Il lui a remis en cadeau un des plus anciens manuscrits du Coran.
L’ayatollah Khamenei est la plus haute autorité politique et religieuse d’Iran, mais également chef suprême des armées. Les deux dirigeants ne s’étaient pas revus depuis 2007.
La Russie et l’Iran ont permis à l’armée syrienne de reprendre du terrain face aux rebelles.
La Russie mène depuis le 30 septembre une campagne aérienne contre les groupes rebelles en Syrie et a intensifié récemment ses bombardements contre des positions de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI).
L’Iran apporte pour sa part au régime Assad une assistance militaire, notamment par l’envoi de « conseillers » et de « volontaires » sur le terrain, dont une cinquantaine sont morts depuis plus d’un mois.
[...]
Selon Ali Khamenei, « le plan à long terme des Américains est de dominer la Syrie et ensuite prendre le contrôle de la région". C’est, selon lui, "une menace (...) en particulier pour la Russie et l’Iran ».