"C’est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases…" Francis Blanche, Les Tontons Flngueurs)
Le député français est aussi poète. A Paris, il a la nostalgie de sa campagne. Il pleure ses coteaux, ses perdrix et ses chiens d’arrêt. Il versifie sa mélancolie. « Je chasse, je pêche, je vais / Tout le jour parmi la verdure, / Par les champs, les bois, le marais, / Libre ! des villes n’ayant cure », se lamente le député de Dordogne Alcide Dusolier. « Viens dans les bois ! », supplie le député de l’Hérault Paul Devès dans une ode érotico-forestière. Armand Fallières, qui représenta le Lot-et-Garonne avant d’entrer à l’Elysée, a le vin guilleret : « Le breuvage le plus vermeil, / Le plus cordial, le plus digne, / Est celui que le gai soleil / Nous prépare au fruit de la Vigne. »
Michel Noir a publié aussi un recueil de "Haïkus" (poèmes courts japonais prisés par les snobs parce que cela permet de briller en société sans trop se fatiguer) mais à sa façon... "Ah ! Le matin, comme il fait chaud / Sous la couette". Il a publié "J’entends une fourmi", La différence (1994). Recueil de poésie haïku.
Et il y a donc un club de potes-poètes chez les politiciens mêmes les plus batraciens et les plus cloportoïdes : signalé ceci sur le blog de ce Michel Noir (qui vaut son pesant d’examètres dactyliques) : "Qui connaît M. Van Rompuy, le tout nouveau président du Conseil européen, pourtant ancien premier Ministre belge ? Celui-ci est le seul homme politique que je connaisse, hormis un homologue japonais ministre du commerce extérieur rencontré autrefois, qui pratique l’art difficile du poème japonais le haïku, un poème de trois vers de 5,7,5 syllabes, devant laisser deviner la saison. On reprochait à M. Van Rompuy sa trop grande discrétion et son habileté de négociateur n’offrant pas petites phrases ou confidences gages de titres accrocheurs pour la presse. Il vient d’aggraver son cas en prenant l’habitude de ponctuer les comptes rendus de presse des sommets des trois vers que compte un haïku. Et, audace suprême, il vient de publier un recueil de sa production. Il est vrai que parfois lors de longues négociations, la poésie aide l’esprit à rester éveillé !".
Noir a publié (authentique) "Neurones en forme", France-Loisirs (2003). Lire aussi tant qu’on y est : "Prison avec sursis pour Michel Noir, Le nouvel Observateur, 16 novembre 2003.
La poésie conduit à tout. Verlaine, Apollinaire, Villon ont aussi eu des ennuis avec la maréchaussée.
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