« Les opérations d’évacuation des combattants et de leurs familles des quartiers est d’Alep conduites par le centre de réconciliation (l’armée russe) sont terminées », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué, ajoutant que « des unités de l’armée syrienne poursuivaient la libération des quelques quartiers d’Alep-Est où se trouvent des radicaux ».
Bruits de tirs et d’explosions
L’opération d’évacuation des civils et rebelles de la deuxième ville de Syrie doit ensuite permettre au régime de proclamer sa plus importante victoire dans le conflit qui ravage le pays depuis près de six ans.
Selon une source de sécurité syrienne, l’opération a été suspendue ce vendredi matin « car les hommes armés n’ont pas respecté les conditions de l’accord ».
La Turquie a affirmé que son côté que l’évacuation d’Alep-Est « n’est pas terminée ».
En fin de matinée, des bruits de tirs et d’explosions ont été entendus à Ramoussa, quartier à travers lequel transitent les bus et les ambulances évacuant les habitants de la dernière poche rebelle d’Alep.
Le CICR confirme la suspension
Ces véhicules qui attendaient de pouvoir passer en zone rebelle pour évacuer d’autres personnes ont dû rebrousser chemin, vides.
La raison, selon la télévision syrienne, c’est que « les groupes terroristes ont essayé de faire sortir des armes lourdes et des otages », c’est-à-dire des membres des forces prorégime qu’ils détiennent.
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De l’autre côté de la Méditerranée, les médias français et leurs responsables cherchent à transformer la libération de la deuxième ville syrienne en tragédie à l’égale de l’Holocauste. Un holocauste local, bien entendu, l’Holocauste étant par nature inégalable.
Ainsi, Bernard-Henri Lévy se voit-il offrir une tribune à la masure de son ego dans Le Monde, à 9h34 ce 17 décembre 2016. On y retrouve le BHL lyrique, romantique et manipulateur que toute la France connaît, malheureusement. Ses vers hugoliens sur le président syrien feront date :
Je n’ai pas vraiment honte d’Assad, avec sa grande silhouette terne où se vautre l’âme la plus vile, la plus noire, la plus lâche, des salauds de notre temps : ce type de personnage s’est, depuis longtemps, retranché du rang des humains ordinaires et c’est de crimes contre l’humanité qu’il aura à répondre, le moment venu, devant la justice des hommes.
BHL se vautre alors dans une souffrance littéraire culpabilisatrice de premier ordre :
Mais j’ai honte de moi parce que j’ai plaidé, hurlé dans le désert, écrit des textes en grand nombre – et que je me trouve, cette fois, renvoyé à mon impuissance, à ma rage froide et ravalée, à mes alertes lancées en vain.
Mais j’ai honte de vous, de nous tous, parce qu’il y a, aujourd’hui, dans ce monde de 2016, des hommes qui sont des gibiers, des êtres qui doivent payer parce qu’ils ont encore deux jambes, et deux bras, et une tête, au lieu des tas de chair, des lambeaux de corps et des cordelettes de tripes auxquels on veut les réduire – et nous n’avons, face à cela, rien trouvé à faire, ni à dire, ni, parfois, à redire.
Le reste est du même tonneau, une anaphore en « j’ai honte », répété à l’infini, une sorte de J’accuse au petit pied, une hyperbole sur la saloperie des anti-BHL, et une gradation de la révolte d’un géant, lui-même. On dirait que l’imposteur a pioché dans les figures de style sur philo-lettres.fr, et qu’il a essayé de coller ces techniques très XIXe sur sa colère de perdant.
Car sa colère n’est pas une colère humaine, ou humaniste, c’est celle du mauvais perdant, et du perdant menteur. Quant au Monde, qui héberge l’hurluberlu, on peut presque en dire autant, avec le titre qu’il a envoyé hier : Bachar Al-Assad, une victoire à la Pyrrhus, sous la plume rageuse de Christophe Ayad, rédacteur en chef International. Et en intro :
Le président syrien s’est spectaculairement rétabli, mais il reste l’otage de ses parrains étrangers, l’Iran et la Russie.
Le Monde, lui, reste l’otage de BHL, c’est-à-dire de l’axe américano-israélo-saoudien.
Au fait, y a-t-il des victoires difficiles qui ne sont pas « à la Pyrrhus » ?
Seules les grandes victoires sont des victoires à la Pyrrhus.
Pendant ce temps-là, d’après le Réseau Voltaire, le Conseil de sécurité s’est réuni le 16 décembre 2016 après que des officiers de l’OTAN aient été arrêtés dans un bunker d’Alep-Est par des forces spéciales syriennes...