Pour rencontrer « l’enfant prodige », encensé dans les colonnes du Corriere Adriatico, le journal local, il faut d’abord s’enfoncer dans les collines agricoles de la région. Là, devant le pas de la porte d’une maison coquette, du haut de son petit mètre, Alberto Cartuccia Cingolani vous attend tout sourire. À cinq ans à peine soufflés, le petit Marchigiano a déjà raflé les vingt-deux concours (italiens comme internationaux) auxquels il a participé. La place en viendrait presque à manquer sur le mur au-dessus de son piano pour afficher diplômes et prix.
Une affaire de famille quasi sacrée
Son fait d’armes musical le plus médiatique : une exécution parfaite, devant une foule scotchée, de la Sonate n° 16 en do majeur de Mozart à Penne, dans les Abruzzes, et dont la vidéo – vue des dizaines de milliers de fois – a fait le tour des réseaux sociaux et de la presse européenne jusqu’en Russie. De quoi même donner des idées à un télé-crochet espagnol, intrigué par le petit blondinet à la coupe Beatles et aux mains survoltées.
« Bien trop tôt », rétorque-t-on du côté des Cartuccia Cingolani, chez qui la musique est une affaire de famille quasi sacrée. Les parents, Simone et Alessia, employés dans l’éducation, sont également tous deux diplômés du conservatoire voisin de Macerata. Lui en piano. Elle en chant. Difficile donc pour le couple de musiciens de ne pas voir l’évidence : entre Alberto et les enfants de son âge, la différence de niveau est « flagrante ». Leur fils a « la main facile », disent-ils, et de la générosité dans les doigts. Et un culte pour la musique savante bien ancré.
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Prodige du piano : l'Italien Alberto Cartuccia Cingolani joue Mozart à 5 ans https://t.co/Wa8YtGZR4f @GoodNewsCorres1 pic.twitter.com/NdloEXwGJQ
— L'important (@Limportant_fr) May 23, 2022
Oreille absolue
Un talent né à l’heure du coronavirus, se plaît à rappeler la presse. En effet, en 2020, au milieu du premier confinement, quand les Italiens s’essaient à la pizza et au pain maison, le petit Marchigiano (faute d’une « mère bonne cuisinière », plaisante Alessia), lui, découvre le piano. À 3 ans, Alberto fait preuve « d’une grande capacité d’écoute pour son âge », remarquent ses parents. Surtout, l’enfant développe l’oreille absolue. « Un vrai diapason », reconnaît la mère. Même constat du père : « La mienne est assez développée après des années mais pas à son niveau. » De quelques minutes d’exercices quotidiens à ses débuts, le pianiste en herbe enchaîne aujourd’hui près de 3 heures de pratique chaque jour. « Mais c’est à nous presque de le décoller du piano », assure le couple.
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À la manière « des grands », sa tête vient accompagner avec vigueur chacun des accords plaqués, faisant tressaillir sa chevelure blonde, tandis que ses petites dents tentent de retenir un léger sourire. Le pianiste enchaîne au pas de course un melimelo de classiques pour l’invité, comme pour montrer l’étendue de son jeune talent : Chopin, Bach, Beethoven, Bizet ou encore Rossini, lui aussi originaire des Marches.
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