Dans la série du double son de cloche, l’alarmiste à droite et le rassurant à gauche (le traitement du Pr Raoult), on a eu droit aux graves accusations de l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn dans Le Monde, des accusations directes contre l’exécutif, pendant que le Raoult voyait sa solution à la chloroquine reprise de plus en plus par les médias mainstream. Quelque chose est en train de se passer, un tremblement de terre politique, un renversement d’alliances...
« Je pense que j’ai vu la première ce qui se passait en Chine : le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J’ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au Président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Édouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir. Je rongeais mon frein. [...] Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »
Le Landerneau politique met les propos gravissimes de Buzyn sur le dos de la « décompensation » due à la défaite politique du 1er tour des municipales, à moins que l’ex-belle-fille de Simone Veil n’ait reçu l’ordre supérieur de flinguer Macron...
Un résumé bref mais complet de l’affaire par Nicolas Dupont-Aignan, à qui on peut faire confiance pour ne rien laisser passer des conneries ou des filouteries de la Macronie :
« Emmanuel Macron et Édouard Philippe doivent s’expliquer sur les citations d’Agnès Buzyn révélées aujourd’hui par Le Monde :
Le 20 décembre 2019, Agnès Buzyn affirme avoir averti le directeur général de la Santé sur la situation en Chine.
Le 11 janvier 2020, Agnès Buzyn aurait alerté le président de la République sur la gravité des pneumopathies liées au coronavirus.
Le 30 janvier 2020, Agnès Buzyn aurait averti le Premier ministre sur le fait que les élections municipales « ne pourraient sans doute pas se tenir » face au risque d’épidémie.Par ailleurs, l’ancienne ministre de la Santé confesse avoir quitté son poste le 17 février en pleurant “parce qu’elle savait que la vague du tsunami était devant nous”. Elle conclut ses propos en reconnaissant que l’épidémie causera “des milliers de morts”.
Si ces déclarations sont véridiques, elles mettent clairement en cause la responsabilité d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe dans l’absence de réaction dont découlent la crise sanitaire et ses victimes. En effet, ce n’est que deux mois après avoir été informé par Agnès Buzyn que le président de la République aurait enfin agi, le 12 mars, en prenant les premières mesures concrètes face à l’épidémie.
Si ces informations se confirmaient, l’inaction d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe les rendrait coupables non-assistance à peuple en danger. »
Cette tempête politique est une chose, la tempête médicale en est une autre, mais cette dernière découle de choix politiques. Pourquoi cette panique aujourd’hui, alors que les soignants crient au loup depuis des années, voire des décennies ?
On a forcément trouvé une réponse dans L’Huma, le dernier canard à défendre les travailleurs, les pauvres et les travailleurs pauvres, et aussi les chômeurs pauvres :
Eh oui, à force de serrer le cou de l’hôpital public, le pouvoir néolibéral l’a à moitié tué, et ce salopard s’est bien bouché les oreilles pendant 20 ans.
« Ces mesures visent à affronter une situation de crise sanitaire aiguë dans le Haut-Rhin : foyer majeur de la maladie depuis un grand rassemblement évangélique fin février à Mulhouse, le département avait enregistré 30 décès lundi. 700 personnes y ont été contaminées par le coronavirus, selon le dernier bilan communiqué mardi soir par l’Agence régionale de santé (ARS).
Avec “un nombre de personnes contaminées qui ne cesse de croître chaque jour”, les capacités en réanimation des hôpitaux haut-rhinois sont “saturées” et “très largement occupées dans le Bas-Rhin” voisin, les deux départements du Grand Est les plus touchés par l’épidémie, a prévenu mardi matin sur France Inter la préfète du Grand Est Josiane Chevalier. » (HuffPost)
Le président de la Société de réanimation, le Pr Éric Maury, témoigne de la saturation dans les hôpitaux du Grand Est, et la Buzyn nous annonce une panique, une « Bérézina à Paris » avant 15 jours selon elle, les personnes atteintes du coronavirus dans sa version grave faisant exploser nos capacités de réanimation.
Le Figaro : « Quelle est la situation dans le Grand Est ? »
Pr Maury : « Elle est dramatique. Tous les lits de réanimation sont occupés, il y a chaque jour un afflux massif de patients dans un état très grave qu’il faut placer sous respirateur artificiel, et il n’y a plus de places disponibles. Les équipes transfèrent des patients jusqu’à Reims, et d’autres décèdent car les services n’ont plus la possibilité de les prendre en charge ! Alors que la situation avait été anticipée, il n’y a plus de respirateurs disponibles. Le Dr Khaldoun Kuteifan, qui dirige la réanimation à Mulhouse, m’a dit hier avoir pu mettre en place une unité de 4 lits avec 4 ventilateurs.
Ouverte à 12 heures, elle était pleine à 15 heures. Il faut vraiment que le gouvernement intervienne de toute urgence car cette situation est intenable. La situation du CHU d’Amiens aussi est très préoccupante : l’hôpital a absorbé une partie du cluster de l’Oise et les services sont extrêmement sollicités. Le service n’est pas encore en phase d’asphyxie mais le redoute. Il semble, car notre expérience est encore très limitée, que les patients Covid-19 restent sous ventilation artificielle beaucoup plus longtemps que les patients classiques (possiblement deux à trois semaines, contre quatre jours en moyenne pour les patients non-Covid), avec toutes les complications, dont des risques de surinfection, que cela implique. À ce jour sur le territoire, j’ai la notion que très peu de patients ont pu être sevrés de la ventilation artificielle depuis le début de l’épidémie. »
Mais ce n’est pas le corona qu’il faut accuser, c’est la politique libérale qui a fait fermer des milliers de lits : 17 500 lits de nuit fermés en 6 ans depuis 2013 (dont 13 600 pour le public) sous le régime du socialiste de pacotille François Hollande, qui a préféré rendre hommage à une racaille à l’hosto !
La santé des Français, selon les néolibéraux, n’est pas rentable, elle coûterait trop cher. On a vu le résultat de ces « économies » et on va le voir grandeur nature. Les grands pontes de l’AP-HP devraient plutôt flinguer le régime néolibéral que le corona ou l’insouciance des Français, car en plus ils nous traitent d’irresponsables ! Et vous savez qui dirige l’hôpital public ?
Martin Hirsch, l’ambitieux qui a poussé dans l’ombre de l’abbé Pierre et qui a grimpé les échelons de la Santé politique dans le sillage de Sarkozy (quel parcours chrétien !), l’ami des Français qui a imposé le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite… Avant lui on avait Kouchner comme ministre de la Santé sous Jospin puis ministre des Affaires étrangères sous Sarkozy, et lui, en bon américano-sioniste, fait partie des producteurs de couleuvres néolibérales. En tout, le régime néolibéral nous a fermé 100 000 lits.
Nombre de lits d'hôpital en soins intensifs pour 1000 habitants :
Japon : 7,8 lits
Corée : 7,1 lits
Allemagne : 6 lits
Belgique : 5 lits
Pologne : 4,8 lits
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France : 3,1 lits
USA : 2,4 litsL'impact du néolibéralisme sur l'hôpital en un chiffre#Coronavirus
— Mickaël Correia (@MickaCQFD) March 11, 2020
En 2017 les propos de Christophe Prudhomme, responsable de la CGT-Santé, réagissant à l’épidémie de grippe saisonnière, entrent en étrange résonance avec aujourd’hui :
« Sous la pression, un grand nombre d’hôpitaux ont déprogrammé des hospitalisations prévues. Cela a forcément des conséquences sur la santé des patients. Par ailleurs, les malades de la grippe sont parfois accueillis dans des conditions ne permettant pas de les soigner correctement. Une part de la surmortalité liée à cette épidémie serait évitable si on pouvait hospitaliser rapidement les patients les plus fragiles dans des lits adaptés au lieu de les laisser des heures sur des brancards dans des couloirs plein de courants d’air. On est dans une situation inacceptable pour un pays riche qui se targuait, il y a une quinzaine d’années, d’avoir le meilleur système de santé au monde. »
Quelles sont les solutions ?
« Il faut former beaucoup plus de médecins, surtout des généralistes, et réguler leur installation dans le territoire. La pratique individuelle de la médecine libérale ne correspond plus ni aux besoins ni aux aspirations des jeunes. On a besoin de centres de santé avec des médecins salariés qui ne s’occupent pas de gestion. Il faut aussi rouvrir les hôpitaux de proximité, arrêter de fermer des lits. L’hôpital doit s’adapter aux besoins du XXIe siècle qui sont ceux d’une population vieillissante parmi laquelle se développent des pathologies chroniques. Cela implique la possibilité de séjours à l’hôpital que n’offrent pas le tout-ambulatoire et la médecine technicienne qu’on nous vante. Il faut sortir de la logique de la santé business et revenir sur l’idée que l’État ne doit assurer qu’un service minimum de la santé. »
On l’a compris, tout le merdier actuel était en germe, et le corona est en train de tout faire péter. Les soignants (qui sont en première ligne infectés par le virus au contact des grands contagieux) attendent la paire Macron-Philippe au tournant avec un maximum d’objets utilisés en chirurgie, du scalpel le plus fin à la scie d’amputation. Selon notre humble avis, les deux néolibéraux vont passer un sale quart d’heure... s’ils survivent à la pandémie. La grogne sociale va encore monter d’un cran, le confinement n’est qu’une parenthèse, une cocotte-minute explosive dans la révolte des Français contre ce régime autoritaire et antinational.
Et maintenant, les malades dans un état grave sont pris en charge par les hôpitaux militaires :
Un module "Morphée" @Armee_de_lair doit décoller demain 18/03 matinée depuis sud de la France pour rejoindre aéroport #Mulhouse Bâle et prendre en charge 6 patients, et acheminés en PACA pour y être hospitalisés dans deux structures (source militaire) @EBRApresse #fildefense pic.twitter.com/Zv16FPapC5
— Xavier Frère (@xbrother) March 17, 2020
Heureusement, il reste encore 200 places disponibles en réa, d’après notre PM dépassé...
#Covid19 "En Île-de-France, il y a 276 patients en réanimation dans les hôpitaux. Nous avons encore plus de 200 places disponibles."
Edouard Philippe est l'invité du #JT20h
@France2tv pic.twitter.com/JWE9Azm6ox
— Info France 2 (@infofrance2) March 17, 2020
Les nouvelles mesures de confinement national du PM datant du 17 mars 2020 au soir :