L’ancien membre du Parti socialiste, qui comparaissait mercredi pour « provocation à la haine ou à la violence », a plaidé la négligence.
L’un des membres fondateurs de SOS Racisme jugé pour un tweet antisémite : il y avait comme une erreur de casting, mercredi 10 octobre, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, où Gérard Filoche comparaissait pour « provocation à la haine ou à la violence » envers la communauté juive.
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À la barre, mercredi, l’ancien inspecteur du travail, âgé de 72 ans, n’a pas cherché à minimiser la teneur antisémite du photomontage. Il a plaidé la « négligence », assurant qu’il n’avait pas vu, au moment de la glisser « en moins d’une seconde » dans son tweet, l’arrière-plan – plus sombre – de cette image trouvée sur Internet. « Dès que j’en ai eu conscience, je l’ai retirée. C’est plus important de l’avoir retirée que de l’avoir mise ! »
Très en verve, Gérard Filoche a parfois transformé son procès en meeting anticapitaliste et anti-Macron : « Je suis un pacifiste, et je dénonce la violence de Macron. Ce qui produit le chaos mondial, la guerre, c’est la finance. Et la finance n’est ni juive, ni musulmane, ni catholique. Elle est la finance. » Mais il a surtout profité de la tribune pour mettre en avant sa vie de militant : « J’ai toujours été antiraciste. On ne peut pas, à cause d’une erreur de manipulation, douter de mon engagement. »
Alors que l’avocate d’une des associations s’étant constituées parties civiles (la LICRA, le MRAP, France-Israël, etc.) tentait de faire un lien – hasardeux – entre son tweet et « l’antisémitisme qui tue, comme on l’a vu avec Ilan Halimi [en 2006], Sarah Halimi [en 2017], ou Mireille Knoll [en 2018] », l’ancien trotskiste s’est agacé : « Mais j’ai marché après la mort de chacune de ces personnes ! Je combats l’antisémitisme, je hais ceux qui sont antisémites. En accusant quelqu’un comme moi, vous ne défendez pas la cause ! »
« Je crois à votre combat, mais je crois qu’en un instant de colère, vous avez cédé la haine, a affirmé Me Cyril Bonan, l’avocat de Jacques Attali. Vous avez cédé à cette image facile, à cette propagande dangereuse, qui est le lien entre les juifs et le grand capital. »
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