L’acteur Vincent Cassel parle de « honte nationale » : « Pas d’excuse pour les bâtards. Flic ou racaille, même combat ». Omar Sy se met à citer Martin Luther King. Quant au réalisateur Mathieu Kassovitz, il reste fidèle à son positionnement petit-bourgeois antiflic :
Comme un seul homme, les célébrités ont sauté sur l’affaire Théo pour dénoncer l’État policier qui détruit les vies. Sous le hashtag Justice pour Théo, les nobles âmes du showbiz, toujours prêtes à voler au secours de la veuve et de l’orphelin, surtout quand ça va dans le sens du vent et du tiroir-caisse, montent au créneau, mettant leur poids médiatique dans la balance.
La justice venue d’en haut nous indique la voie à suivre à nous, roturiers.
Le rappeur Youssoupha a lui aussi participé courageusement à la justice pour Théo :
On ne sait pas ce qu’il entend par « il faudra rendre des comptes », mais on sent que la communauté noire est emmenée vers la confrontation par ses représentants (non élus) et les médias. Une confrontation contre une entité vague – le pouvoir policier – et plus globalement, les Blancs. De tous côtés, des des journalistes essentialistes utilisent ce fait divers pour faire monter les tensions, ce qui fait le beurre oligarchique. Car au fond, cette seconde campagne de « Black Lives Matter » à la française mène à ce que recherche la dominance, l’éclatement de la nation en blocs frontaux, en communautés antagonistes, afin d’en finir avec l’exception républicaine française.
On remarquera à ce propos que tous ceux qui en appellent du matin au soir à la « République », font tout pour l’affaiblir. Manuel Valls s’était montré expert dans ce domaine du double langage : louant la République française d’une main, la sabotant de l’autre.
La manifestation de ce samedi 11 février 2017 encadrée par la police se passe mal, évidemment :
manifestation #justicepourtheo aux halles. Les manifestants sont gazés pic.twitter.com/mnDxveg69P
— Cyril Castell (@13kapsy) 10 février 2017
Pour info, la manif a été organisée par Issa, un lycéen de Bobigny (propos rapportés par France Bleu) :
C’est en parlant avec des potes qu’on a décidé d’organiser ce rassemblement. On a écrit un texte, on l’a fait tourner sur Twitter, Facebook et Snapchat. Des artistes l’ont relayé et ça a fait du bruit. Ça montre à quel point les gens n’en peuvent plus de cette situation.
L’union sacrée des people et des oligarques antifrançais
L’« antifliquisme » primaire, désolés pour le barbarisme, est une constante de la gauche culturelle. Qui préfère voir le désordre s’installer et la police s’affaiblir plutôt que d’affronter la réalité sociale. Une réalité sociale faite de pauvres appauvris et de riches enrichis, plutôt que de Blancs et de Noirs, de riches Blancs et de pauvres Noirs. Une ingénierie que nous avons maintes fois dénoncée, mais qui perdure. Car c’est l’axe majeur de la campagne antirépublicaine de notre oligarchie, qui privilégie certaines communautés par rapport à la communauté nationale.
Il est certain que Théo a subi une interpellation violente, et personne ne conteste l’anormalité de la situation. Mais la célérité avec laquelle tout le Système, représenté par la haute politique (le président en personne s’est précipité au chevet du blessé), les médias dominants (qui ont visiblement ordre de jeter de l’huile sur le feu entre Noirs et Blancs) et le show-biz, s’est jeté sur la police « fasciste » montre bien que le pouvoir profond joue l’affrontement horizontal, pour en tirer tous les bénéfices. On est en train, par tous les moyens, d’essayer de casser les solidarités en France.
« Barbarie monstrueuse »... dans la bouche d’un habitant de Sèvres qui collectionne les Porsche et qui n’a jamais connu que la souffrance des salles vides avant de faire le tapin pour le Système, sur France Inter et Canal+...
Pour finir, si Théo a bien été violé par un policier au moyen de sa matraque, pourquoi les représentants de notre show-biz national n’ont-ils pas eu la même réaction unanime pour le cas Polanski, quand le réalisateur a été nommé président de la Cérémonie des César, avant de décliner le job sous la pression populaire (les réseaux sociaux) ? Deux viols, deux mesures...