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Avec une série de révélations sur l’usage du fonds Marianne qu’elle a créé, l’entretien donné par Marlène Schiappa au sulfureux magazine Playboy semble déjà oublié. Ce fonds avait été lancé peu après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty par un islamiste tchétchène, en octobre 2020. Marlène Schiappa était alors la ministre chargée de la Citoyenneté.
Objectif : « défendre les valeurs républicaines sur Internet face à la radicalisation en ligne et le cyberdjihadisme ». En clair, contrer le « séparatisme » sur les réseaux sociaux et internet. Plus de 2 millions d’euros doivent financer les lauréats de l’appel à projet porté par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR). Dix-sept dossiers sont retenus.
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[…] Ce mercredi 12 avril, Mediapart publie des révélations sur une autre association lauréate : « Reconstruire le commun », créée 13 jours après l’assassinat de Samuel Paty, a empoché 330 000 euros. Ses statuts déposés en préfecture le 14 février 2021, deux mois avant le lancement du fonds, prévoient le déploiement d’un « discours républicain adapté aux codes et référents culturels des 18-25 ans sur les réseaux sociaux et sur le web sous forme de vidéos, visuels, mèmes, interviews, reportages, documentaires et événements ».
Exactement ce que souhaite financer le fonds Marianne – alors pas encore créé. Au fil de l’année 2022, l’association réalise et diffuse 57 vidéos. Mais cette fois, outre le calendrier, c’est leur contenu qui intrigue : les films étrillent « avec virulence » les opposants à la majorité présidentielle, constate Mediapart. Et déclinent les thèmes chers à Emmanuel Macron.
Problème : certains de ces contenus très politiques – opposant par exemple « le camp de la raison » incarné par LREM face « aux extrêmes », campés par le RN ou la Nupes – ont été diffusés pendant les campagnes électorales qui ont rythmé le début de l’année.
Or la loi proscrit tout usage de moyens publics en vue d’influencer le résultat d’un scrutin. Étrangement, « Reconstruire le commun » semble en sommeil depuis août 2022. Soit peu après la réélection d’Emmanuel Macron et les législatives qui ne lui ont donné qu’une majorité relative. Le cahier des charges du fonds Marianne prévoyait pourtant « une action pérenne » des candidats.
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