Si le lecteur veut bien s’en souvenir, l’affaire a aujourd’hui quatre ans. C’est à l’été 2008 que Philippe Val, directeur de « Charlie-Hebdo », exigea de son dessinateur Siné qu’il s’excusât platement auprès de Jean Sarkozy (c’était lui, Val, qui avait rédigé la lettre d’excuses), fils du président de la République, pour l’avoir brocardé dans sa chronique. Ce que Siné, sans savoir que Val était entré dans l’intimité de la famille Sarkozy, refusa.
Le voilà alors chassé de « Charlie-Hebdo » puis c’est le grand branle. Il est qualifié d’antisémite et de raciste anti-arabe par tout ce que « le Figaro » compte de penseurs patentés (Adler, Slama, Rioufol) et notre penseur national, à savoir M. B.-H. Lévy lui-même, dérangé dans sa réflexion sur Botul, se dresse tel un commandeur contre l’incartade du dessinateur Siné.
Siné est traîné devant le tribunal de Lyon par la Licra, laquelle est représentée par son avocat, Me Alain Jakubowicz. M. B.-H. Lévy, devenu l’ami de Philippe Val après en avoir été pendant trente ans la tête de turc, fait le voyage de Lyon pour expliquer au juge ce qu’est l’humour et que ce que pratique Siné, pourtant reconnu comme humoriste par tous les dictionnaires encyclopédiques de France et de Navarre, n’est pas de l’humour et qu’en conséquence Siné doit être lourdement condamné.
Lire la suite de l’article : bibliobs.nouvelobs.com