L’Insee et l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) ont publié ce jeudi le résultat de leur étude complète sur le profil des sans-domicile fixe dans l’agglomération parisienne. Si on voit que leur nombre a explosé en dix ans, on apprend également que leur profil a beaucoup changé. De plus en plus de jeunes, de femmes et de familles se retrouvent à la rue.
Ils dorment dans la rue, dans des hébergements provisoires, bénéficient de la soupe populaire ou font la manche dans les coins de rue. En 2012, les sans domicile fixe (SDF) à Paris étaient au nombre de 28.800 dans l’agglomération parisienne : une augmentation de 84 % depuis 2001. La capitale regroupe en tout près de 43 % des SDF du pays. Les chiffres ont été obtenus grâce à une longue étude menée en parallèle par l’Insee et l’Apur (l’Atelier parisien d’urbanisme).
Si la précarité a explosé dans les rues de Paris, elle touche désormais des profils bien plus divers qu’il y a dix ans. Plus jeunes (23 % ont moins de 30 ans) et plus féminisés (41 % d’entre eux sont des femmes), les SDF sont plus régulièrement accompagnés d’enfants : 29 % des personnes interrogées ont déclaré être à la rue avec des enfants. « C’est un constat simple et terrifiant, martèle Dominique Alba. La précarité a changé de visage. » Par ailleurs, 56 % des SDF sont des étrangers.