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À Marseille, Mélenchon appelle à la mobilisation contre le "parti unique"

Mais bloque l’élection du moindre député FN

Marseille, jeudi 15 juin 2017, le second tour des législatives approche, Mélenchon est sur la tribune, devant plusieurs centaines de symphatisants et de curieux. Il sait que pour l’opposition, qu’elle soit de droite ou de gauche, FN ou FI, les carottes sont cuites. Mais il doit entretenir la flamme, révolutionnaire ou militante.

« Sortez de chez vous dimanche, ne restez pas les deux pieds dans le même soulier... Parce que ce qui se prépare derrière des visages souriants, c’est des choses terribles ! »

(L’apparition de Mélenchon a lieu à 17’02)

 

Mélenchon est arrivé en tête du 1er tour avec 34% des voix dans la 4e de Marseille, et le député sortant PS Mennucci est déjà éliminé. Mélenchon affrontera la LREM Corinne Versini, arrivée deuxième avec 22% des voix. Cette victoire personnelle annoncée ne cache pas la défaite générale du camp de la résistance au libéralisme qui a pourtant rassemblé plus de 46% des voix au premier tour de la présidentielle. Macron, avec toute la puissance du Système, a écrasé l’élection.

« Ce type est arrivé à entortiller tout le monde avec l’aide de ses 9 amis qui possèdent 90% de la presse du pays ! Et en entortillant tout le monde on se retrouve dans une situation inouïe où on nous annonce qu’ils vont avoir 400 députés, peut-être 450, c’est-à-dire qu’il y aurait moins de députés d’opposition en France qu’il n’y en a en Russie sous monsieur Poutine ! » (25’28)

Effectivement, les journalistes moutonniers qui hurlent depuis 17 ans à la dictature poutinienne vont devoir changer d’argument, sinon cela risque de se retourner contre eux, eux qui ont grandement participé à la campagne et la victoire d’Emmanuel Macron.

 

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« Ça n’est pas la France, un système du parti unique avec le chef tout puissant »

 

Mélenchon et la FI se retrouvent avec 74 candidats au 2e tour, mais dans des conditions difficiles, le report des voix socialistes n’étant pas du tout assuré, après ce qu’il leur a mis dans la gueule pendant la campagne. Il s’adresse alors intelligemment aux électeurs de gauche plutôt qu’à leurs représentants, dont il affirme qu’ils seront tous balayés. Et c’est déjà majoritairement le cas. À ce propos, Mennucci n’a pas donné de consigne de vote à ses troupes pour dimanche 18 juin...
Mélenchon se présente comme la dernière chance de la gauche face au parti unique de Macron et ses oligarques. Cependant, l’autre réservoir de voix de second tour de la FI se situe au FN, pour qui une majorité d’ouvriers a voté pendant ces élections (à 56% au 2e tour de la présidentielle).

« Dans bien des pays les gens très fâchés sont tellement fâchés qu’ils finissent par être fachos, et ils le sont parce qu’il n’y a pas d’alternative pour eux ! »

Tiens, on n’est plus dans l’antifascisme primaire. Un appel du pied aux électeurs de Marine Le Pen et une OPA sur le FN en pleine mutation pour les uns, capilotade pour les autres. Justement, le fer de la lance de la FI sera porté sur le social, et la réforme du travail qui sera bouclée par Édouard Philippe à la rentrée de septembre. Mélenchon appelle cette réforme rien moins qu’un « coup d’État social ». Nul doute qu’il a l’intention d’installer sa planche de surf sur la vague de résistance sociale après que l’Assemblée aura validé les fameuses 9 ordonnances.

« C’est un coup d’État social qui se prépare, je pèse mon expression. La vie de 18 millions de salariés est régie par le code du travail, ce n’est pas n’importe quel livre. »

18 millions de salariés sont concernés, et parmi eux, il y a beaucoup d’abstentionnistes. Cette élection a montré deux visages radicalement opposés, ou complémentaires : à la fois une surpolitisation des débats fondamentaux pendant la présidentielle, et une défection de la moitié du corps électoral pendant les législatives (de la présidentielle aux législatives, la FI est passée de 7 millions à 2 millions d’électeurs). Comme si tout avait été fait pour que la France apolitique prenne le pas sur la France lucide.

« Pendant 3 semaines, on a fait tout ce qu’il fallait pour dégoûter les gens d’aller voter »

Pédagogue, Mélenchon explque aux personnes présentes sur place et sur YouTube (la conférence est diffusée en direct) ce qu’elles vont perdre dans la réforme du travail qui se profile, en entrant concrètement dans les accords de branches, dans la « démocratie » d’entreprise (à partir de 36’30), et dans les conditions de licenciement.

Si un jour la jonction se fait entre la gauche du travail et la droite des valeurs, ce ne sera probablement pas sous Mélenchon, qui applique de manière suicidaire l’interdit (logiquement) imposé par l’oligarchie à propos du FN.
On le répète : un Français sur deux a voté contre le libéralisme lors du 1er tour des présidentielles, ce qui constitue une statistique historique. Il ne manque plus qu’une plateforme commune pour changer le rapport de forces.

Pour une réconciliation nationale gauche du travail droite des valeurs
lire sur Kontre Kulture

 

La renaissance de Mélenchon, sur E&R :

 






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