Une accalmie est observée dans les rues de la capitale ukrainienne après les violences de ce week-end.
165 protestataires et plus de 100 membres des organes de sécurité ont été blessés dans des heurts. Les manifestants réunis devant le bâtiment du gouvernement ukrainien ont bloqué toutes les entrées. L’opposition insiste sur le caractère pacifique de l’action.
Les actions massives des partisans de l’intégration européenne ont commencé à Kiev le 21 novembre, alors que le gouvernement avait annoncé avoir suspendu la préparation de l’accord d’association avec l’UE.
Au début, la manifestation se déroulait dans le calme et la police ne cédait pas aux provocations. Cependant samedi matin, lorsque les manifestants se sont rapprochés trop près du bâtiment de l’administration présidentielle, les autorités ont dû recourir à l’unité anti-émeute Berkout. L’envoyé de La Voix de la Russie Alexandre Bondarenko a communiqué à ce propos :
« La plupart des participants à la protestation exhortaient au calme. Mais plusieurs dizaines de jeunes gens criaient qu’il fallait prendre d’assaut l’administration présidentielle. De nombreux manifestants disaient que c’étaient des provocateurs. Les forces de l’ordre n’ont pas tenté d’interpeller ceux qui provoquaient un scénario de force, elles ont utilisé des gaz. Ensuite, des membres de l’unité anti-émeute Berkout ont fait leur apparition pour déloger les manifestants à une distance de 250 mètres, là où commence la rue Bankovaïa, sur laquelle est située l’administration du président. L’action de la force anti-émeute était très dure ».
En général, la situation est calme en Ukraine, à l’exception de certaines régions occidentales. Dans la plupart des villes, les actions des partisans de l’opposition ne sont pas soutenues. Les experts trouvent que la situation à Kiev est attisée d’après un scénario établi à l’avance. Cela ressemble à la tactique utilisée pendant la « révolution orange ». Le rédacteur en chef du journal Kievski telegraf Vladimir Skatchko note que des personnalités politiques étrangères se joignent aux opposants ukrainiens :
« M. Kaczynski, frère du président défunt de Pologne, a fait son apparition en Ukraine, on le voit défiler dans la ville, scandant le slogan « Pour votre et notre liberté ! » Les passions sont accentuées à coup de techniques bien connues : tantôt on fait savoir que la police anti-émeute russe aurait débarqué à Borispol, tantôt on raconte qu’une fillette tabassée par la police serait morte et que des milliers de personnes auraient été blessées ».
Le député de la Rada ukrainienne Alexandre Goloub confirme les faits de la pression exercée par l’Occident :
« C’est une pression sans précédent. Parmi les manifestants il y avait des représentants de Lituanie et de Pologne soutenant les protestataires qui s’exprimaient et faisaient des estimations politiques. Ce ne sont pas des citoyens simples, mais des personnes qui occupent ou qui ont accupé des postes d’Etat. L’intérêt de certains milieux européens dans l’escalade de la situation est évident, cela ressemble à une vengeance pour ne pas avoir signé l’accord d’association ».
La revendication principale de l’opposition est la démission du président d’Ukraine Viktor Ianoukovitch. Cependant, de l’avis des experts, c’est impossible à l’heure actuelle parce que les trois quarts des voix des députés de la Rada sont nécessaires pour entamer cette procédure au parlement.
L’unique chose que les opposants peuvent obtenir est la démission du gouvernement. Mais les chances d’avoir un Premier ministre représentant l’opposition sous la présidence de Ianoukovitch sont infimes