Jamais les Français n’avaient été aussi pessimistes quant au climat social, selon une enquête Ifop réalisée pour Dimanche Ouest-France.
76 % des interrogés pensent qu’il est certain ou probable qu’il y ait une explosion sociale dans les prochains mois. Cette anticipation n’avait été que de 64 % en janvier 1998, 66 % en avril 2009 et 70 % en avril dernier.
Une impression nationale
C’est parmi les tranches d’âge intermédiaires (très majoritairement actuellement en activité) que la certitude de la survenue d’une déflagration sociale est la plus répandue : 32 % auprès des 35-49 ans et 30 % chez les 25-34 ans, contre seulement 18 % parmi les 65 ans et plus. L’enquête ne révèle pas de grandes disparités régionales, excepté pour quelques régions comme la Bretagne, particulièrement remuante.
Un sentiment croissant depuis avril
Le risque d’explosion sociale est nettement plus ressenti aux deux extrémités du spectre participant : 84 % de réponses positives à l’extrême-gauche, 78 % au Front de Gauche et 89 % parmi les proches du FN (dont 51 % sont certains que ce scénario va se produire). C’est aussi vrai dans l’électorat de droite avec 85 % de réponse positive à l’UMP et même 89 % à l’UDI.
Seul l’électorat socialiste s’affiche un peu moins pessimiste concernant l’évolution de la situation sociale, 56 % des sympathisants socialistes jugeant probable ou certaine une telle issue.
Autre spécificité de l’électorat socialiste, son jugement sur la question n’a presque pas évolué par rapport à avril dernier (+ 5 points) alors que parmi les autres électeurs de gauche, la probabilité perçue d’une explosion sociale a gagné du terrain (+ 14 points au Front de Gauche et + 19 points chez Europe Écologie - Les Verts).