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7 octobre 1978 : n°1 du Figaro Magazine de Louis Pauwels, présenté par Jean-Edern Hallier

Il n’y a rien à jeter dans la présentation du nouveau magazine de Louis Pauwels par Jean-Edern Hallier. Le sens de la formule, la lucidité sur la presse, l’assassinat de la fausse gauche, le salut par la culture exigeante...

 

Aujourd’hui, un tel journal sortirait qu’il serait aussitôt taxé de « fasciste ». Ce que le Canard enchaîné et ses confrères de la presse bien-pensante ne se sont pas gênés de dire à l’époque !

Alain de Benoist avec sa « Nouvelle Droite » allait y infléchir un temps la ligne de la droite conservatrice, quatre ans à peine après l’expérience inédite de L’Idiot international, l’hebdomadaire de Jean-Edern Hallier qui associait des communistes à des nationalistes dans un ensemble cimenté par le talent...

 

 

Louis Pauwels a été accusé de tous les maux il y a 40 ans. Pourtant, il ne faisait que dire des choses de bon sens, avec... 40 ans d’avance. Le sida mental, on l’a sous nos yeux aujourd’hui. C’est ce mélange de bien-pensance, d’écriture inclusive, de délires LGBT, de pression socialo-sioniste, de peur de déraper, de larbins à tous les postes, du rabaissement généralisé, dans les médias ou à l’école... L’édito du FigMag daté du 6 décembre 1986 tape dans le mille :

« Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de Touche pas à mon pote. Ils ont reçu une imprégnation morale qui leur fait prendre le bas pour le haut. Rien ne leur paraît meilleur que n’être rien, mais tous ensemble, pour n’aller nulle part. Leur rêve est un monde indifférencié où végéter tièdement.
Ils sont ivres d’une générosité au degré zéro, qui ressemble à de l’amour mais se retourne contre tout exemple ou projet d’ordre. L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. Ce retour au réel leur est scandale. Ils ont peur de manquer de moeurs avachies. Voilà tout leur sentiment révolutionnaire.
C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. Elle a perdu ses immunités naturelles ; tous les virus décomposants l’atteignent. Nous nous demandons ce qui se passe dans leurs têtes. Rien, mais ce rien les dévore. Il aura suffi de cinq ans pour fabriquer dans le mou une telle génération. Serait-ce toute la jeunesse ? Certainement pas. Osons dire que c’est la lie avec quoi le socialisme fait son vinaigre. »

Édito qui fera couler toute l’encre de la presse de gauche et des éditorialistes. Ils mordront à pleines dents dans ce texte qui finalement leur explosera à la gueule, hélas beaucoup plus tard puisque ces journaux seront tous en capilotade. Aujourd’hui, le socialisme égalitariste est mort, un autre socialisme se prépare, plus brut, plus dur, plus exigeant. Il était temps. Mais ça, Louis Pauwels n’y pourra rien.

 

Céline, interrogé par Louis Pauwels en 1961 :

 

Louis Pauwels, interrogé par Ardisson en 1989 :

 

Le numéro un du FigMag se vendra à 400 000 exemplaires, puis montera rapidement jusqu’au million, grâce à l’arrivée au pouvoir de la terreur des bourgeois (des années 70) François Mitterrand. La gauche au pouvoir, avec ses espoirs et ses ratés, fera de l’hebdo de Pauwels le bastion idéologique de l’opposition, qui tapera dur sur la bande à Jack Lang qui symbolisait ce fameux « sida mental ».

Fidèle à sa ligne qui lui faisait préférer ses ennemis à ses amis, Mitterrand l’invitera à déjeuner. C’est Jacques Attali qui rapporte l’anecdote dans son livre C’était François Mitterrand :

« François Mitterrand avait beaucoup aimé “L’Amour monstre” le deuxième roman du directeur du Figaro Magazine, qui le débinait chaque semaine. Le président en parla magnifiquement à son auteur. Littéraire, la conversation fut brillante et sincère. Après ce déjeuner, qui dura quatre heures, Louis Pauwels continua de le critiquer mais sans plus jamais l’insulter. »

Dur d’aspect et de plume, l’ami des chiens Louis Pauwels avait lui aussi ses faiblesses.

Les grands écrivains de droite sont sur Kontre Kulture

 

Hallier et Benoist, sur E&R :

 






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16 Commentaires

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  • #1815011
    Le 7 octobre 2017 à 22:01 par mondialisto-sceptique
    7 octobre 1978 : n°1 du Figaro Magazine de Louis Pauwels, présenté par Edern (...)

    Le nom de Jean-Edern Allier est Allier, pas Edern Allier comme on le dit souvent (moi compris). A part ça, sans être un thuriféraire du Figaro, j’imagine que Pauwels doit se retourner dans sa tombe en voyant ce que sont devenus le Fig mag et, encore pire, la version Madame (exemple).

     

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  • « sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle »

    Ouais, bof...

    C’est le même discours que tiennent nos " élites" aujourd’hui en s’aménageant la ripoublique à leur profit en ramassant 50.000 € par mois et en vivant grassement sur le dos de la population qu’ils exploitent à outrance et pressurent sous la contrainte...

     

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  • En fait, le Fig-Mag était pro-Giscard, ça n’en faisait donc pas -pour moi- une référence idéologique.
    De plus, je crois que Pauwels était auteur de romans plutôt pornographiques. Ce n’est pas une tare, mais ça faisait un peu tâche dans le décor du Fig-Mag.

    Quand à Jean-Edern, il a conservé toute ma sympathie depuis ma découverte de "l’honneur perdu de François Miterrand".

     

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  • L’échange avec LF Céline est un pur chef-d’œuvre : ce ton, ce respect de l’interlocuteur, le soulignement du silence pour étayer les propos de Céline manque cruellement de nos jours. Je ne connaissais pas Louis Pauwels mais ce que souligne Jean-Edern Hallier me paraît fondamental : un rédacteur en chef devrait être un écrivain ce qui donnerait un bien meilleur contenu que toutes ses daubes que l’on lit aujourd’hui dans la presse papier. Les grandes plumes de la presse écrite ont disparu ce qui appauvrit encore plus la pensée d’aujourd’hui.

     

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  • Je dirais : " au revoir et merci ! " Je ne trouve pas Céline plein de fureur, mais plein de sagesse, je ne le trouve pas non plus "dans la misère "mais dans la simplicité .
    Une petite maison ,un jardin, des compagnons à 4 pattes et à plumes,une compagne
    discrète ,de la musique .Que désirer de plus quand on est intelligent et que l’on ne
    s’arrète pas à la vanité des apparences ?
    Le génie n’a que faire des prétentions humaines superficielles .

     

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  • #1815299
    Le 8 octobre 2017 à 14:11 par Rosseur de poulardes
    7 octobre 1978 : n°1 du Figaro Magazine de Louis Pauwels, présenté par (...)

    Ah j’aimais beaucoup Louis Pauwels, il me manque, il nous manque beaucoup.

    Il avait tout résumé avec sa phrase sur "les jeunes qui ont le sida mental".
    Et ce sida n’est pas seulement les débilités d’aujourd’hui, jeux videos, rap, porno, bien pensance bobo, etc, mais c’est aussi et d’abord toutes ces merdes nées après-guerre : rock n roll, johnny, eddy mitchell , toute cette influence venue des USA, tous ces jeunes de l epoque qui n ont pas aimé DU TOUT la France, mais n ont admiré que la débilité profonde de l Amerique.
    Avec des parents aussi nuls et cons que cette generation de merde du baby boom, que croyait on obtenir comme descendants ?
    Les chiens font pas des chats !

     

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    • #1815410
      Le Octobre 2017 à 18:05 par Pierrette la Lorraine
      7 octobre 1978 : n°1 du Figaro Magazine de Louis Pauwels, présenté par (...)

      Pas du tout d’accord avec vous !
      Dans les années 60 à Nancy, il y avait les américains qui mettaient de "l’ambiance" et leurs militaires défilaient à la fin (pas au pas) et avec leur chewing gum mes copines et moi on les trouvaient sexy et rigolos.
      A cette époque nous étions de vrais ados en jupe plissée et socquettes. L’amitié entre copines avait un vrai sens. Notre musique : Elvis, Paul Anka, Ray Charles et Eddy, Johnny, Dick Rivers... Gilbert Becaud, Charles Aznavour....les surprises parties. On aimait ça ne vous en déplaise.
      D’une famille de militaire gaulliste, (croix de guerre prisonnier 5 ans stalag 13) nous étions très français et patriotes. Nos parents en bavait mais pas de pleurniche à la maison.
      Merci de respecter la France des années soixante !

       
  • Louis Pauwels, avant tout ça, a fréquenté un homme qui a à la fois façonné son approche de l’humain (au passage non sans une grande souffrance personnelle) et lui a donné en grande partie les outils d’analyses dont il se servira plus tard. Je laisse aux plus curieux et cultivés, le soin de retrouver cet homme et de le lire. Si avec Pauwels on s’élève un peu, avec cet autre homme, mort en 1949, le niveau est d’une autre hauteur encore. La France a vu naitre et passer en sein de merveilleux esprits.

     

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    • #1815328

      Vous faites sans doute allusion à Georges Gurdjieff, homme remarquable, bien que controversé...Pauwels a écrit un gros livre sur lui. Il faudrait aussi mentionner Jacques Bergier avec qui il a écrit Le Matin des Magiciens et fondé la revue Planète, ce qui témoigne d’un goût certain pour un ésotérisme plutôt confus. Ce n’est que plus tard qu’il retrouvera la voie du catholicisme.

       
  • #1815332

    Il y a une élite de l’esprit francophone. Céline fait partie comme Césaire de ces types vraiment humains payant de leur personne pour se hisser au rang des vivants à la force du collier .
    Edern, un auteur courageux et allumé, les pages roses du figaro - cotations boursières - Pawels créant Le Monde, le FigMag.a écrit Le matin des magiciens... La fin des années 80, toute une époque marquant le baillonement de la liberté d’expression par la censure socialope .
    Coluche et nombreux autres ensuite en feront les frais .

     

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  • #1815354

    L’edito de Pauwels, c’est de la balle. Quel visionnaire. Ca m’a fait plaisir de lire ça.

     

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  • L’édito de Pauwels est encadré et affiché dans ma bibliothèque.

     

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