La presse occidentale, alignée sur les intérêts de l’Empire et donc de l’OTAN, a pris fait et cause pour l’Ukraine.
Cependant, les communiqués de « victoires » ukrainiennes ou de « défaites » russes fondent devant la réalité du terrain, décrites par des reportages honnêtes : l’avance russe est inexorable.
De même, sur le terrain économique, les sanctions se retournent parfois contre les sanctionneurs.
Un camion Kamaz fonce à toute allure, dos au front, chargé d’un amas compact de soldats exténués et le visage serré. Ces hommes de la 81e brigade des forces ukrainiennes viennent de recevoir leur ordre de retrait du front est, où les troupes russes progressent. La section a marché samedi 12 kilomètres, camouflée dans les bois, sous les tirs croisés d’artillerie, jusqu’à son point d’extraction à Sviatoguirsk.
Pendant un mois, la « 81e » a participé à la contre-offensive et a tenté de freiner l’avancée russe sur ce front du Donbass ukrainien, où les troupes de Moscou grignotent du terrain, village après village. « Tout le monde comprend que nous devons garder la ligne ici, nous ne pouvons pas laisser l’ennemi se rapprocher, on tente de tenir de toutes nos forces », explique à l’AFP leur lieutenant, Yevguen Samoïlov, nerveux alors que l’unité, à découvert sous les bombardements, peut être visée par un tir russe à tout moment.
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Au début de la guerre, elle a passé plus d’un mois à la défense d’Izioum, tombée le 1er avril, avant de décrocher pour rejoindre les combats autour du village Oleksandrivka. « Des combats très durs », dit le lieutenant Samoïlov. Dans cette brigade, comme dans les autres, on ne chiffre pas le bilan des pertes.
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Pétrole russe : vers un embarque de l’UE dès la semaine prochaine ?
C’est peut-être la fin d’un feuilleton long de plusieurs semaines : l’Union Européenne devrait bel et bien se passer du pétrole russe d’ici la fin de l’année, selon Bloomberg. Selon l’agence américaine, la décision pourrait même être prise dès la semaine prochaine lors d’une rencontre entre les ambassadeurs européens.
Un sixième train de sanctions devrait être adopté, à l’unanimité des 27 États-membres, comme le contraint la procédure. La Hongrie, qui freinait des deux pieds sur le sujet, aurait finalement donné son accord. Tout comme l’Allemagne, longtemps réticente du fait de sa très lourde dépendance au gaz moscovite, mais qui a sauté le pas d’une interruption brutale cette semaine.
L’UE demeure le principal client à l’export du pétrole russe, mais le déclenchement du conflit a douché les relations commerciales entre les deux blocs : de 1,2 millions de barils par jour en janvier, les commandes sont passées à moins de 800.000 en avril.
Si un embargo devait se mettre en place d’ici la fin de 2022, des mesures intermédiaires seraient prises pour réduire progressivement les achats. Les Européens discutent également d’un encadrement des prix ainsi que de droits de douane aux frontières. La Biélorussie, proche de Moscou et impliquée jusqu’ici dans le contournement des sanctions, serait incluse.
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L’autre guerre, c’est bien sûr la guerre économique que l’Empire mène contre la Russie, et qui n’a pas commencé le 24 février dernier, loin de là.
Arrimée à une Amérique qui perd pourtant allié après allié dans le monde, un nouveau monde multipolaire et aux alliances inattendues (voir le revirement saoudien), l’Europe se lance dans un conflit dans lequel elle a tout à perdre.
Inversement, malgré l’embargo à venir qui sert l’Amérique et dessert l’Europe, la Russie a engrangé des profits records grâce à l’explosion des prix du gaz.
Autre conséquence paradoxale des sanctions, Gazprom, qui a fait 27 % de ventes en moins en 2022, a été « sauvé » par les commandes chinoises qui ont augmenté de 60 % en un an, ce qui veut dire que les Chinois avaient anticipé la baisse des commandes européennes...
Ces livraisons passent par le gazoduc Power of Siberia, lancé après 2014 et l’annexion de la Crimée. BFM Business ajoute :
Moscou et l’Empire du Milieu ont réitéré en mars, en s’entendant sur la conception du pipeline Soyouz Vostok, qui traversera la Mongolie vers la Chine, et pourra transporter jusqu’à 50 milliards de mètres cubes de gaz par an, après signature d’un accord bilatéral.
On se rend compte que la presse économique est plus honnête que la presse politique !
En dehors de ce revirement stratégique, Moscou réussit pour le moment à surcompenser la baisse de ses ventes de gaz : et pour cause, la hausse des prix du baril et du mètre cube de gaz lui profite largement.
Le gaz naturel a ainsi grimpé de 85 % depuis le début de l’année, quand le pétrole a progressé de 30 % entre janvier et avril... Conséquence : alors que la Russie vendait en moyenne 12 milliards d’euros d’hydrocarbures par mois, aux pays de l’Union Européenne, cette moyenne est passée à 22 milliards depuis le début du conflit.
Enfin, les autorités russes ont annoncé saisir des avoirs de pays jugés hostiles, comme l’écrit La Tribune :
Œil pour œil. En réponse à la proposition de l’administration américaine de liquider les avoirs saisis auprès d’oligarques russes et d’en transférer le produit à l’Ukraine, Moscou menace de séquestrer les « avoirs de pays jugés hostiles ».
« Il est juste, en ce qui concerne une entreprise située sur le territoire russe, dont les propriétaires sont originaires de pays hostiles où de telles décisions sont prises (de saisir des avoirs russes, NDLR), de répondre par des mesures miroir : confisquer ces avoirs », a tonné le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, sur sa chaîne Telegram. « Et le produit de la vente sera utilisé pour le développement de notre pays », ajoute-t-il.
Il accuse « un certain nombre de pays hostiles : la Lituanie, la Lettonie, la Pologne et même les États-Unis » de ne pas respecter le droit international et de « se livrer simplement au vol ».
Le bras de fer euro-russe est lancé : qui craquera le premier, sachant que les populations européennes vont souffrir économiquement dans les mois à venir ? La pression sur les dirigeants européens soumis à l’Empire sera-t-elle tenable pour ces derniers ?
Bienvenue dans un monde de turbulences, avec l’Empire qui verse de l’huile sur le feu...
« Sur la base de Riverside en Californie, ces soldats américains chargent des canons dans ces avions gros porteurs, destination l’Ukraine, via l’Allemagne. Et ce ballet n’est pas près de s’arrêter : Joe Biden veut lancer un nouveau plan de soutien pharaonique à l’Ukraine, 33 milliards de dollars, notamment d’aide militaire. »