Près de 600 000 Espagnols ont perdu leur logement depuis le début de la crise économique en 2008 ou risquent de le perdre bientôt, selon les données présentées par l’antenne espagnole de l’ONG Amnesty International.
En dépit de certaines améliorations constatées dans l’économie espagnole au cours des deux dernières années, environ 100 000 Espagnols incapables de rembourser leur hypothèque ont été expulsés, a fait savoir le directeur d’Amnesty en Espagne Esteban Beltran.
La crise des prêts hypothécaires a été déclenchée par une "surchauffe" du marché immobilier provoquée par des spéculations financières et économiques. La crise a entraîné une hausse brusque du taux de chômage (27% à son plus fort niveau), privant des milliers de personnes de moyens nécessaires pour payer leurs hypothèques. Une vague d’expulsions s’est ensuivie, accompagnée de plusieurs cas de suicide parmi les débiteurs.
Les auteurs du rapport rappellent également que l’offre de logements sociaux est extrêmement réduite en Espagne. Ainsi, le parc social espagnol ne représente que 1,1% de tous les logements, alors qu’aux Pays-Bas cet indice est de 32%, en Autriche de 23% au Royaume-Uni — 18% et en France — 17%. Dans le même temps, 30% de logements vacants européens se trouvent en Espagne (3,4 millions d’appartements et de maisons).
Amnesty International appellent les autorités espagnoles à mettre fin à toutes formes d’expulsion liées au non-paiement de l’hypothèque, jusqu’à ce que l’Etat soit en mesure de garantir à ses citoyens le droit au logement.