Une liste issue du mouvement des indignés et intégrée par l’antilibéral Podemos est en tête aux élections pour la mairie de Barcelone, et une autre, de la même tendance, deuxième à Madrid avec des chances d’être élue, selon des résultats officiels partiels.
La liste de la militante anti-expulsions de Barcelone Ada Colau est en tête devant celle du maire sortant Xavier Trias, un nationaliste conservateur. À Madrid, la liste de Manuela Carmena est deuxième après celle du Parti populaire (droite) mais pourrait gouverner avec l’appui du Parti socialiste, selon des résultats publiés après dépouillement de plus de 90% des bulletins.
À Madrid comme à Barcelone, l’élection du maire ne se fait pas au suffrage universel direct et donnera lieu dans les jours qui viennent à des tractations peut-être complexes entre conseillers municipaux sollicités pour soutenir l’un ou l’autre.
Devant des militants euphoriques, Ada Colau, 41 ans, qui hésitait encore à l’automne 2014 à se lancer dans l’arène politique, a déclaré en pleurs qu’avec sa liste, "l’espoir" l’avait emporté.
"La citoyenneté a gagné, l’espoir a gagné, le désir de changement a vaincu la campagne de la peur, de la résignation, et avec ça c’est nous tous qui gagnons, surtout Barcelone", a-t-elle dit.
Sa liste obtient onze sièges, contre dix pour les nationalistes conservateurs de CiU, cinq pour le nouveau parti Ciudadanos (centre droit) et quatre pour le Parti socialiste catalan (PSE).
À Madrid, où la droite gouverne depuis 1991 sans partage, la liste du Parti populaire est en tête et obtient 21 conseillers. "Ahora Madrid", enmenée par l’ex-juge Manuela Carmena, avec Podemos, l’allié espagnol de Syriza, disposera de 20 sièges. Le Parti socialiste est troisième avec neuf conseillers.