« Interrogées sur le niveau des aides sociales en France, 40 % des personnes sondées l’estiment "trop élevé". Elles sont revanche 32 % à juger que ce niveau est "juste ce qu’il faut", et 28 % à l’estimer "pas assez élevé". » (Le Figaro)
Ce sondage, réalisé par Elabe pour Les Échos, Radio Classique et l’Institut Montaigne (un des think tanks de l’idéologie ultralibérale), a été publié vendredi 8 juin 2018. Il établit, sur un panel représentatif de 1 000 Français, que :
pour la retraite et la vieillesse, 81% des sondés estiment le niveau d’aides sociales « pas assez élevé »,
pour la pauvreté, 64 % des sondés le trouvent « pas assez élevé »,
pour la santé, c’est 63% de « pas assez élevé »,
pour le chômage, 34 % le trouvent « trop élevé » et 30 % « pas assez élevé ».
Agnès Buzyn, qui est le ministre des Solidarités et non le ministre des Labos, a qualifié le dispositif général d’aides sociales de « maquis injuste et illisible ». Dans le tas, on va donc rayer quelques bénéficiaires, et rechercher ce que nos gouvernants libéraux appellent l’« efficacité ». Autant dire que les pauvres, les malades et les chômeurs ont intérêt à préparer leurs arrières.
Juste avant cette annonce, la Buze démentait le sale buzz selon lequel son ministère préparait 7 milliards de coupe dans les aides sociales :
Ouf, on peut croire le ministre sur parole, cette femme a prouvé son humanisme et son intérêt pour les petites gens, surtout quand elle a visité un hôpital avec Macron et qu’elle levait les yeux au ciel pendant les revendications des infirmières... Une noble dame, voilà ce qu’Édouard Philippe a trouvé pour gérer le social en France.
Mais ne soyons pas aussi ironiques : comme l’écrit Le Figaro du 6 juin (2018, pas 1944), la Buze ne serait pas pour de telles coupes et serait justement entrée en résistance contre les taupes du Premier ministre qui pousseraient à la roue... antisociale.
« Une opération de déminage sur un sujet brûlant ? Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé a voulu démentir avec force, mercredi matin sur RTL, les informations du Canard enchaîné soutenant l’existence d’un plan d’économie de 7 milliards d’euros imposé par l’exécutif. L’hebdomadaire va plus loin et prétend que la ministre serait en train de perdre “le contrôle de son cabinet au profit des conseillers du premier ministre”, au motif que certains collaborateurs directs de Buzyn seraient trop hostiles aux coupes budgétaires. Des noms sont cités : Anne Beinier, conseillère parlementaire, et Aude Muscattelli, directrice adjointe de cabinet. »
Cependant, ne soyons pas trop buzynistes : Le Canard enchaîné nous a appris à nous méfier de ses informateurs, qui utilisent les colonnes de l’hebdomadaire pour diffuser de la fuite de « com » organisée.
C’est quoi, de la « fuite de “com” organisée » ? C’est par exemple faire croire que la Buze est du côté du peuple que les méchants de Matignon veulent racketter. À l’arrivée, si les milliards de coupes sont appliqués dans les programmes sociaux, la Buze aura les mains propres et ce sont les vilains dircabs précités qui morfleront. On organise ainsi une petite résistance factice, et le peuple se fait quand même enfler de plusieurs milliards, qui iront probablement dans les poches des potes de Macron du CAC40.
La politique, c’est simple comme une « encule » de dealer !