Le 4 juin 1989 éclatait la répression du mouvement étudiant de la place Tien An Men. Un événement complexe à déchiffrer, comme tous les événements venus de Chine : la version officielle est coulée dans le béton, mais les manipulations sont nombreuses venues du camp occidental, qui voyait d’un mauvais œil le refus de la démocratisation à l’occidentale d’un pouvoir chinois méfiant.
Le « printemps » chinois a évidemment un rapport avec le printemps russe, qui a vu, lui, le système soviétique d’effondrer. Gorbatchev était à Pékin le 15 mai, en plein dans les événements qui agitaient la place Tien An Men. Une « erreur » que les dirigeants de Pékin ne commettront pas. Le prix à payer ? L’écrasement de la révolte étudiante, qui était partie d’un mouvement d’expression pacifiste, que la Chine avait déjà connu.
Mais dans les nuits de juin, il y a bien eu des combats au sein même de l’armée populaire, signe d’un ébranlement politique bien plus dangereux que l’agitation étudiante ou que le symbole d’un étudiant courageux qui bloque une colonne de chars. L’histoire précise de cette période décisive est encore trop fraîche pour être débarrassée des oripeaux des propagandes communiste et anticommuniste.
La civilisation la plus jeune sur terre contre la civilisation la plus ancienne
27 ans plus tard, les meneurs de la révolte étudiante (qui ont été exfiltrés lors de la répression par une opération conjointe des services occidentaux, à savoir américains, japonais et français), ont refait leur vie sur la côte ouest des États-Unis. Sous la surveillance des infiltrés du Guanbu (services chinois) et du FBI, ils entretiennent l’image et l’espoir d’une Chine post-communiste, et font office de promoteurs de la supériorité démocratique américaine.
La guerre froide américano-chinoise se joue donc sur plusieurs plans : militaire avec la Mer de Chine, où la Navy effectue ses provocations calculés, colonisateur en Afrique où la Chine avance ses pions par le biais d’une politique de grands travaux, économique malgré le fait que les deux pays ont partie liée (l’un étant l’atelier de l’autre), et politique, où deux conceptions du monde s’affrontent (le soft power), sans oublier le plan monétaire, lieu de toutes les manipulations.