Il entre, à dix-sept ans, dès la mort de son père, à l’hôtel de ville où il travaille six mois. Son rêve est de devenir homme de lettres. Il se lance dans le journalisme et entre au Moniteur du bâtiment, puis il collabore au Diable à quatre, un journal d’Hippolyte de Villemessant.
[...]
Il publie des articles dans divers journaux comme La Liberté (où il s’occupe à la fois des reportages, des chroniques littéraires, des études d’art et même la dernière heure au Corps législatif). Drumont reste chroniqueur d’art à La Liberté de 1874 à 1886.
En 1880, Drumont rédige l’introduction d’un ouvrage inédit intitulé La mort de Louis XIV. Cet ouvrage est conçu par les frères Anthoine. Drumont est converti par le jésuite Stanislas du Lac, qui l’encourage à écrire La France juive et lui fournit des fonds pour créer la Libre Parole. (...)
Appelé à la direction du Monde en 1886, il publie, en avril de la même année, La France juive, qui est un succès éditorial avec 62 000 exemplaires vendus dès la première année et atteint vite la 150e édition.
L’ouvrage vaut à son auteur, en même temps que la notoriété, une condamnation à une forte amende et deux duels, notamment avec Arthur Meyer, directeur du Gaulois. Drumont publie ensuite, La France Juive devant l’opinion (1886), La Fin d’un monde (1889), La Dernière Bataille (1890), Le Testament d’un antisémite (1891), Le Secret de Fourmies (1892).
En 1890, Drumont fonde la Ligue nationale antisémitique de France. Drumont critique le cosmopolitisme juif, ce qui s’oppose pour lui au nationalisme fort qu’il défend.
Pour donner plus d’ampleur à sa campagne, il lance le 20 avril 1892 La Libre Parole, avec comme sous-titre : « La France aux Français ».
Dans un article, il accuse le député Auguste Burdeau, rapporteur de la commission parlementaire chargée de se prononcer sur le renouvellement des avantages accordés au conseil de régence de la Banque de France, d’avoir reçu des fonds de la part d’un des membres du conseil de régence, le banquier Alphonse de Rothschild, pour conclure au renouvellement des privilèges. Très vite, il est emprisonné à la Prison de Sainte-Pélagie du 3 novembre 1892 au 3 février 1893, purgeant une peine de trois mois de prison infligée par la cour d’assises de la Seine pour avoir diffamé le député Burdeau.
Drumont révèle depuis sa cellule un à un les noms des politiciens et journalistes corrompus et les mécanismes de l’escroquerie du scandale de Panamá. L’écrivain Maurice Barrès y fait référence dans son livre Leurs Figures.
Dans ses colonnes, il qualifie le système politico-financier de « presque tout entier tenu par des mains juives ». Les articles, écrits à cette occasion, sont ensuite réunis en un volume : De l’or, de la boue, du sang, en 1896.
À la suite des émeutes antisémites d’Alger en 1898, l’agitateur Max Régis convainc Drumont de se présenter dans cette ville aux élections législatives : élu député d’Alger en mai, l’écrivain devient à la Chambre dirigeant du « groupe antisémite », composé de 28 députés.
Il s’oppose vivement à la révision du procès de Dreyfus (1897-1898), réclame des poursuites contre Zola et l’abrogation du décret Crémieux (1899), soutenu par les quatre députés d’Algérie. (...)
En 1902, il lance le Comité national anti-juif, qui vise à « substituer une République vraiment française à la République juive que nous subissons aujourd’hui », avec les députés Charles Bernard et Firmin Faure, ce qui ne l’empêche pas d’être battu aux élections générales du 27 avril 1902, remportées par le Bloc des gauches.
Il reprend alors son métier de journaliste et d’écrivain. Le 22 février 1915, il prend la direction du journal Le Peuple français. (...)
Presque aveugle, Drumont meurt le 3 février 1917, dans sa demeure de Moret sur Loing. Ses obsèques se déroulent à Saint-Ferdinand des Ternes.
Édouard Drumont est provisoirement inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen. Sa dépouille est transférée le 11 novembre 1917 dans sa sépulture définitive au cimetière du Père-Lachaise. Le buste qui figure sur sa tombe est inauguré le 9 juin 1937. Ironie du sort, sa tombe se trouve dos-à-dos avec celle de l’escroc juif Alexandre Stavisky.
Lire l’article entier sur jeune-nation.com
Un siècle plus tard, Drumont fait toujours peur