À qui veut régénérer une société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines.
Alors rappelons-nous :
Le 29 septembre : fête de saint Michel archange, protecteur du Royaume de France.
Geneviève Esquier dans Ceux qui croyaient au Ciel (Ed. de l’Escalade, p165 à 170), rappelle que plus de 500 communes françaises portent le nom du chef des Milices célestes. Elle rappelle que si Jésus Christ est le vrai roi de la France et que Marie depuis 1638 en est la reine, suite au vœu du roi Louis XIII, il est tout naturel que saint Michel soit le protecteur du pays. C’est ainsi qu’il se présente lui-même à sainte Jeanne d’Arc :
Je suis Michel, le protecteur de la France.
Elle rappelle que c’est lui qui marche au devant du Peuple élu dans le désert, lui qui est chargé de protéger l’Église naissante, après l’ascension du Christ. Sa première intervention dans l’histoire de la France date du VIIIème siècle, quand en 708, il apparaît à saint Aubert et lui demande que lui soit dédiée une église sur le mont Tombe, devenu depuis le Mont-Saint-Michel, où tous les rois régnants sont venus en pèlerinage. Geneviève Esquier rappelle enfin que c’est en tant que pèlerin de saint Michel que Charles Martel écrase les arabes à Poitiers !
Le roi Louis XI crée l’ordre de saint Michel ; tout le peuple de France se tourne vers lui et le prie quand les lois fondamentales du royaume désignent un huguenot sur le trône en la personne du futur Henri IV. Et ce dernier se convertit vraiment. La présence visible de l’archange, vue de tous les Parisiens, lors de la messe d’action de grâce demandée par ce roi à son entrée dans la capitale, est la preuve et de sa protection et de la sincérité de la conversion du monarque. Voir la chronique du 22 mars ; André Favyn dans Le théâtre d’honneur et de chevalerie, (tome 1 page 612) rapporte la scène :
Là fut vu de toute l’assistance, étant en indicible nombre près de sa majesté, saint Michel, l’ange gardien de la France… qui, tout au long de la cérémonie, se tint à côté du Roy, et icelle finie, disparut aussitôt. […] dont le Roy l’ayant fixement contemplé tout au long de la messe fut pris en son cœur d’une telle réjouissance d’allégresse et d’espérance d’avoir raison de ses ennemis qu’il dit tout haut à toute l’assistance : Nos ennemis sont perdus puisque Dieu nous a envoyé ses anges à notre secours.
Ô Saint Michel,
Qui avez entendu les battements du Cœur de Jésus,
Qui avez pénétré le mystère de ce Divin Cœur transpercé par la lance,
Faites nous connaître les sentiments de ce Cœur adorable,
Conduisez-nous à cette source de bénédiction.
Nous vous prions pour la France,
La nation privilégiée à laquelle il a montré son amour.
Obtenez-lui du Cœur de Jésus les grâces qui la relèveront.
Ô Prince de la Paix,
Regardez avec bienveillance ce pays qui vous est confié,
Apportez-lui la paix et la concorde,
Secourez les peuples chrétiens,
Reléguez en enfer les guerres qui font couler tant de larmes.
Descendez des sommets du ciel, jusque dans nos demeures,
Pour faire régner la paix parmi nous,
Grand Prince de la Milice Céleste,
Établi par la Providence Divine le protecteur spécial de la France,
Souvenez-vous que vous l’avez faite grande entre toute les nations,
Que vous l’avez établie la sentinelle de la foi et le soldat de Dieu dans le monde.
Obtenez-lui un prompt et sincère retour à l’antique foi, source de sa force et de sa grandeur.
Éclairez les incrédules, rassurez les timides, fortifiez les faibles, encouragez les bons,
Secourez-nous tous et rendez-nous meilleurs et plus chrétiens.
Ainsi soit-il.
Le 29 septembre, la Saint-Michel, était en Occident la date à laquelle les fermiers et les métayers payaient leurs fermages ou métayages après la récolte. C’est donc la date traditionnelle d’expiration des baux ruraux, d’où l’expression « à la Saint-Michel, tout le monde déménage ».
C’est aussi le saint des parachutistes.