« Le nombre de djihadistes qui quittent le territoire contrôlé par Daech “reste plus bas qu’attendu”. Entre 20.000 et 30.000 combattants du groupe djihadiste seraient encore présents en Irak et en Syrie, malgré les défaites militaires et le recul de l’organisation dans la région, selon un rapport de l’ONU présenté lundi. »
Ce petit article de 20 Minutes est étonnant – pour les croyants de la version officielle manichéenne – à plus d’un titre...
- En gris les zones contrôlées par Daech,
en vert les zones de désescalade contrôlées par Daech, al-Qaïda ou l’ASL
et en jaune les zones contrôlées par les USA et les FDS (Forces « démocratiques » syriennes)
« Certains États membres se sont inquiétés de la possibilité de voir se créer des cellules de Daech dans le camp de réfugiés de Rokbane, situé dans la zone contrôlée par les États-Unis, dans le sud de la Syrie, et où vivent des familles de combattants. »
Dans la zone syrienne contrôlée par les Américains (à quel titre ?), des cellules de Daech se reforment... Les Américains sont-ils aveugles ou ne font-ils pas la différence entre l’Armée syrienne libre et les groupes terroristes ?
« Selon la même source, entre 3 000 et 4 000 combattants de Daech sont toujours basés en Libye, alors que les principaux responsables de l’organisation djihadiste opèrent désormais depuis l’Afghanistan. »
Comment les combattants de Daech sont-ils arrivés jusqu’en Libye ? À la nage ? Et au Yémen, à pied en évitant les Houtis ?
Quant aux milliers de combattants de Daech désormais en Afghanistan, ont-ils pris des vols réguliers sur American Airlines ? L’Amérique peut-elle protéger ici ce qu’elle combat là ?
« Les djihadistes qui quittent le territoire contrôlé par Daech “sont nombreux à s’être rendus en Afghanistan”, note le rapport. Le flux de combattants étrangers rejoignant le groupe s’est quant à lui “pour ainsi dire tari”. Concernant les forces présentes au Yémen, Daech ne dispose que de moins de 500 hommes, contre plus de 6 000 pour l’autre groupe djihadiste majeur, Al-Qaïda. »
Les Américains contrôlant actuellement les points-clés de l’Afghanistan [1], les combattants de Daech qui y entrent peuvent donc difficilement passer par les aéroports, la seule route est la route terrestre, mais pour cela, il faut passer par l’Iran. Or le moindre terroriste de Daech qui, on le rappelle, travaille objectivement pour l’axe américano-israélien, voire même à 100% pour Israël, se ferait hacher menu s’il mettait un pied en Iran, voir la carte de l’Asie :
Conclusion : il n’y a pas un os, il y en a plein. À moins que les Américains ne se servent des djihadistes pour déstabiliser les pays ou les régimes qui leur déplaisent, déplaçant leurs pions sacrifiables au gré de leurs intérêts, eux-mêmes fluctuants... Des proxies jetables, largement moins chers que les mercenaires de Blackwater (société de sécurité privée devenue « Xe ») en Irak.
Petite remarque finale, comme quoi les cartes sont importantes : trois poches de résistance anti-Assad en Syrie sont, ô surprise, situées aux frontières ou à proximité de trois pays qui ont eu envie d’en finir avec Assad, soit Israël, la Jordanie et la Turquie. Sans oublier la protection américaine au nord du pays, où se sont réfugiés des milliers de combattants...