« Je veux d’ailleurs vous dire, pour en terminer, que la France a souvent été soupçonnée de vouloir affaiblir l’OTAN. C’est injuste mais c’était ainsi. C’était d’autant plus ridicule qu’en même temps que la France était soupçonnée de vouloir affaiblir l’OTAN, la France y prenait de plus en plus de place. Plus on disait qu’on n’était pas dedans, plus on y était ! En France, on faisait croire que l’OTAN était une menace pour notre indépendance. Et personne ne se demandait pourquoi nous étions les seuls à nous poser la question. Moi, je ne ferai jamais rien qui mette en cause l’indépendance de mon pays, jamais ! Mais l’alliance avec les États-Unis et l’alliance avec l’Europe ne mettent pas en cause l’indépendance de mon pays, elles renforcent l’indépendance de mon pays. Voilà ce que j’expliquerai aux Français le moment venu ; ce moment approche. Ma conviction, c’est que la France peut rénover ses relations avec l’OTAN en étant un allié indépendant, un partenaire libre des États-Unis. » (Discours de Nicolas Sarkozy le 7 février 2009 au Forum sur les politiques de Défense de Munich)
C’est en réalité le 7 novembre 2007 que le président français, sitôt élu, s’est précipité à Washington annoncer la bonne nouvelle à ses employeurs américains. Introduction ironique mais vraie. Les députés antifrançais suivront, et après une motion de censure, voteront la « confiance » le 17 mars 2009. Depuis, la France s’est totalement soumise à la politique extérieure américaine, aux intérêts américains, sans oublier les intérêts israéliens. La conséquence en a été, sur le plan national, un infléchissement américano-sioniste de nos positions. Le symbole de cet agenouillement étant le député Pierre Lellouche, qualifié d’agent de la CIA par Mélenchon.
La France aura tenu 43 ans hors de l’OTAN, depuis la décision du Général de Gaulle, le 21 février 1966. Cependant, l’infléchissement aura eu lieu bien avant 2009, Sarkozy ne faisant qu’entériner un état de fait.
Le 11 mars 2009, la France revient dans l’OTAN, 43 ans après l’annonce de son retrait par Charles de Gaulle, le 21/02/1966 #AFP pic.twitter.com/AXza21qJHt
— AFP Archives (@AFParchives) 11 mars 2017
Par exemple, c’est sous l’égide de l’OTAN que des centaines de soldats français seront envoyés « défendre la démocratie », comme le disait si bien le ministre de la Défense Hervé Morin, en Afghanistan.
Hervé Morin : « Si on veut être populaire en France on dit qu’on n’aime pas l’Amérique. […] On déshonore son pays ? Mais vous voulez dire quoi ? Vous voulez que les terroristes reprennent la main en Afghanistan et que demain nous ayons des attentats en France et en Europe ? » (Ripostes France 5, le 6 avril 2008)
Curieusement, c’est après ces « choix » très américano-sionistes que la France connaîtra une nouvelle vague d’attentats meurtriers. Ceux des années 2012-2017, et on est encore dedans. Les hommes politiques français depuis 10 ans, soit les deux quinquennats malheureux de Hollande et Sarkozy, vivent-ils sous une menace oligarchique supérieure ? Avec un chantage exercé sur leur population ? Qu’est-ce que la France a gagné en prenant le parti des Israéliens et des Américains au Proche-Orient ? Rien. Au contraire : elle y a perdu son indépendance, ou ce qui en restait, sa voix dans le concert des nations, et son honneur.
Voici un retour en paroles à ces années de basculement et de déshonneur, soit 2008-2009, après les pertes françaises en Afghanistan dans l’embuscade d’Uzbin :
Le Président Nicolas Sarkozy à Kaboul : « Pourquoi toute l’Europe est ici ? Pourquoi toute l’Europe et nos alliés, des grandes démocraties, les États-Unis, le Canada, l’Australie, et tant d’autres, pourquoi on est ici ? Pasqu’ici se joue une part de la liberté du monde. » (20 Heures, France 2, le 20 août 2008)
Les propos du très américanophile ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner ressemblent étrangement à ceux du Premier ministre Manuel Valls qui, en 2015, nous promettait encore du sang, des attentats et des morts :
Bernard Kouchner : « Nous ne pouvons pas nous retirer maintenant, nous ne pouvons pas le faire ! Il est probable malheureusement que nous essuierons encore des pertes. » (20 Heures, France 2, le 26 août 2008)
Le ministre de la Défense Hervé Morin aura une explication grandiloquente sur la nécessité de notre présence en Afghanistan :
Hervé Morin : « Nous y sommes avec 39 pays de la communauté internationale, dont 25 pays européens. Tous les pays européens y sont sauf Chypre et Malte. Nous y sommes pour lutter contre le terrorisme qui est une menace majeure pour tous les pays… Nous sommes là pour défendre les droits de l’homme. »
Et à propos des Talibans : « Qui même, qui même coupaient les phalanges des filles qui avaient le malheur de se mettre du vernis à ongle ! […] C’était un régime absolument moyenâgeux. […] Et nous y sommes pour assurer la sécurité des Français à travers la lutte contre le terrorisme puisque l’Afghanistan était le foyer de, du terrorisme mondial. Voilà la cause de notre présente en Afghanistan. » (20 heures, France 2, 5 septembre 2008)
« Pourquoi je refuse le mot de guerre ? Pour deux raisons. La première c’est parce que nous y sommes pour y faire la paix. Nous ne sommes pas là pour y faire la guerre, nous y sommes pour assurer la paix en Afghanistan. La deuxième raison c’est que une guerre, c’est un conflit entre deux États, avec une déclaration de guerre. » (À vous de juger, France 2, le 11 septembre 2008)
Dans la même émission À vous de juger du 11 septembre 2008, le très CIA-phile Pierre Lellouche défendra les choix du président Sarkozy, comme le faux opposant socialiste Pierre Moscovici :
Pierre Lellouche : « Parce qu’on n’a pas le choix, parce que c’est l’intérêt de sécurité de la France… Donc les jeunes soldats qui sont morts, qui sont morts le 18 août, sont morts pour défendre les Français. Et accessoirement les autres démocraties. »
Pierre Moscovici : « J’ai un peu plus qu’une nuance avec Pierre Lellouche, avec certains points d’accord. D’abord je pense que le retrait n’est ni possible ni souhaitable. Je pense que ce serait quelque chose de tout à fait mal ressenti par le peuple afghan… Je crois que ce serait une humiliation pour les démocraties et pour l’ONU et enfin ce serait un encouragement au terrorisme international. »
Le mot de la fin au pathétique Morin, qui explique que des combattants en sandales du Waziristan menacent les plus grandes puissances mondiales...
Hervé Morin : « La menace majeure du monde c’est la menace terroriste… Les Talibans ne peuvent pas gagner militairement. Ce qu’ils savent en revanche, c’est la faiblesse de l’opinion publique occidentale… Je crois que nos compatriotes progressivement sont en train de se rendre compte que se joue là-bas une partie de leur propre sécurité, ce dont ils n’avaient pas forcément conscience il y a encore quelque mois. »
Conclusion ?
La France a vécu dans une paix relative, en tous les cas sur son sol, tant qu’elle n’était plus affiliée à l’OTAN. Depuis qu’elle est retournée à la niche US, tout va de travers, à l’extérieur comme à l’intérieur. Le terrorisme est revenu avec l’OTAN. C’est peut-être une coïncidence.