Cuba et plusieurs pays latino-américains amis gouvernés par la gauche ont fêté dimanche les dix ans de l’Alba, avec un message de soutien du président russe Vladimir Poutine. Ce bloc a été créé en 2004 par Hugo Chavez et Fidel Castro contre « l’impérialisme » des États-Unis.
« Faire face aux tentatives de déstabilisation »
En présence du président vénézuélien Nicolas Maduro, les responsables de l’Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba) ont salué l’action du successeur d’Hugo Chavez « pour préserver la paix et faire face aux tentatives de déstabilisation ».
Les 11 ministres et chefs d’État présents à La Havane ont condamné « énergiquement » les sanctions prévues par le Congrès américain contre les Vénézuéliens impliqués dans la répression de manifestations au printemps dernier. Entre février et mai dernier, des milliers de manifestants anti-Maduro avaient été arrêtés et au moins 43 personnes ont été tuées dans des heurts politiques.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a lu dimanche un message de Vladimir Poutine, en présence des présidents bolivien Evo Morales et nicaraguayen Daniel Ortega. Le président russe a félicité l’ALBA et souhaité « continuer à approfondir ses relations » avec l’Amérique latine, alors que son pays fait l’objet de sanctions occidentales dans le contexte de la crise ukrainienne.
Condamnation de l’embargo
Le président cubain Raul Castro et ses hôtes ont également renouvelé leur condamnation de l’embargo américain contre Cuba et réclamé que l’île communiste ne figure plus sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme. Les États-Unis affirment qu’ils ne lèveront l’embargo imposé depuis 1962 que lorsque le régime cubain aura procédé à davantage de changements économiques et sociaux.
Depuis 1982, les États-Unis maintiennent aussi Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme. Hugo Chavez (décédé l’an dernier) et Fidel Castro (qui a cédé le pouvoir à son frère Raul en 2006) avaient créé le bloc en décembre 2004 comme alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA), selon eux soumise à « l’impérialisme » de Washington.
Depuis ont été créés l’Union des nations sud-américaines (Unasur, 12 membres) et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (Celac, 33 pays), organisations affranchies des États-Unis.