On parle souvent des jeunes sans emploi ni formation. Moins des seniors sans emploi ni retraite. Ils sont pourtant 1,4 million en France, soit 11% des 53 à 69 ans. Dans une étude publiée ce mercredi [19 septembre 2018], et basée sur des chiffres de 2015, le service statistique du ministère de la Santé (Drees) se penche sur les problématiques que traversent ces seniors, « qui concernent à la fois les politiques publiques de l’emploi et celles de la retraite ». Voici le portrait-robot de ces Français, ni actifs ni retraités, qui traversent « une période intermédiaire ».
Des femmes de 58 ans peu ou pas diplômées
Ces seniors sont majoritairement des femmes (pour 2 sur 3). Ils sont âgés en moyenne de 58 ans. Plus jeunes que les retraités (qui ont 64 ans de moyenne d’âge), ils sont pourtant en moins bonne santé qu’eux. « 29 % se déclarent en mauvais ou très mauvais état de santé et 30 % ont une reconnaissance administrative de handicap, contre, dans les deux cas, 11 % de l’ensemble des seniors » précise l’étude. Ils sont aussi globalement moins diplômés. La moitié n’a pas de diplôme ou juste le certificat d’études primaires (CEP), contre 27 % des seniors qui travaillent et 40 % des retraités. En outre, 61 % d’entre eux ont été ouvriers ou employés. C’est plus que la moyenne des seniors en emploi ou retraités.
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Plus exposées à la pauvreté
Ces seniors sans travail ni retraite sont plus exposés à la pauvreté que les actifs ou retraités. En effet un tiers d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 265 euros par mois. Sans les minima sociaux (aides au logement, minima sociaux, ou encore pensions d’invalidité et l’allocation aux adultes handicapés), ils seraient encore plus nombreux à ne pas réussir à joindre les deux bouts. « Sans transferts sociaux et fiscaux, 45,6 % de ces seniors seraient pauvres, contre 32,1 % après redistribution » souligne la Drees.