Devant le collège Louise-Michel, une piazzetta méditerranéenne qui surprend dans ce faubourg de Lille. Quelques élèves potassent leurs cours sous un arbre. Des copains et des copines de Yasmine.
Pour le moment, la jeune fille a pris quelques jours de vacances. "Elle a peur des photographes", dit Marie-Christine, qui est en troisième avec elle. Yasmine est entrée dans la rubrique people. Sa liaison de deux ans avec sa professeur d’anglais, Mme Amadéo, a fait d’elle une star.
"Elle était gouine. Je n’aime pas les gouines", dit une fille. Elle se reprend avec cette capacité des adolescents à adopter la versatilité des adultes : "Non, elle était sympa." Un garçon : "Si elle avait voulu faire la même chose avec moi, j’aurais pas dit non." Un autre, plus dessalé : "Amadéo est lesbienne, et alors ? Normal pour une prof de langue."
Personne ne porte de jugement. Au fond, tout le monde s’en fout. On en a vu d’autres à Louise-Michel, un établissement classé en zone d’éducation prioritaire. En juin 2010, un élève a frappé un de ses camarades au visage avec un couteau de cuisine. Beaucoup d’enfants vivent dans des familles monoparentales "où le cadrage éducatif est difficile", comme le souligne l’Observatoire des Évolutions sociales. L’Observatoire est sévère avec le collège. Il évalue l’absentéisme des élèves de troisième à un quart des effectifs.
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