Les Belges et Suisses romands ont, sur les grands sujets de société, des opinions plus proches des Français que de leurs propres compatriotes flamands et alémaniques, selon un sondage de l’institut Ifop. La culture et l’histoire, mais aussi les médias joueraient un rôle important dans la construction de cette proximité.
"L’analyse de sondages fait apparaître une grande proximité entre les opinions des Wallons, des Suisses romands et des Français sur bon nombre de sujets, qu’il s’agisse du regard porté sur les chômeurs, l’homosexualité, la mondialisation ou bien encore le rôle de l’école", écrit Ifop après un sondage réalisé en mai en France, en Belgique et en Suisse.
Interrogés sur le regard qu’ils portent sur les chômeurs, les Suisses romands (56%) considèrent, à l’unisson des Français (54%) que les "chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient". La même communauté de pensée se dessine entre Allemands (63%) et Suisses alémaniques (63%).
"Il y a une proximité d’opinion plus forte entre Français et Suisses romands et Allemands et Suisses alémaniques qu’entre les deux groupes linguistiques suisses, alors même que la situation économique et le droit social diffèrent pourtant entre ces pays". Le constat est similaire sur la question du droit à l’adoption pour les couples homosexuels et sur l’attitude face à la mondialisation.
"Etonnante communauté de pensée"
Ifop met en avant la proximité culturelle et historique, ainsi que "l’influence des médias français et allemands très suivis en Suisse", pour expliquer la "construction d’un référentiel commun".
Cette "étonnante communauté de pensée", selon Ifop, se retrouve en Belgique, un pays profondément divisé entre Wallons et Flamands. L’institut rappelle que "la Wallonie partage de longue date avec la France les mêmes conceptions en matière économique et sociale".
Résultat : quand 54% des Français interrogés estiment que les chômeurs "pourraient trouver du travail s’ils le voulaient", 58% des Wallons sont du même avis, alors les Flamands sont 70% à le penser. Et les mêmes tendances se dessinent sur la question de l’intervention de l’Etat dans l’économie.
Une question n’est en revanche pas posée aux Wallons et aux Suisses alémaniques dans le sondage : "Vous sentez-vous plus proches des Français ou de vos compatriotes", flamands ou alémaniques ?