Quelque 500 personnes ont été interpellées au Vietnam après des émeutes antichinoises contestant le déploiement par Pékin d’une plateforme pétrolière dans des eaux revendiquées par le Vietnam, a annoncé la police mercredi.
Elles ont été prises en flagrant délit de pillage, de vol et d’incendie des usines, a déclaré à l’AFP Le Xuan Truong, de la police de la région de Binh Duong.
Plus de dix usines ont été incendiées lors de ces émeutes causées par le déploiement par Pékin d’une plate-forme pétrolière dans des eaux revendiquées par Hanoï.
Les ouvriers ont pillé usines et bureaux d’entreprises estampillées chinoises, lors de ces incidents, rarissimes au Vietnam, tenu par un régime communiste autoritaire à parti unique.
Les violences ont eu lieu mardi lors de manifestations de milliers de Vietnamiens travaillant dans des zones industrielles à capitaux étrangers, élément clé de l’économie vietnamienne.
Etaient visés des compagnies appartenant ou étant gérées par des Chinois dans la zone industrielle Singapour-Vietnam 1, dans la province de Binh Duong, près de Ho Chi Minh-Ville, la capitale économique vietnamienne, dans le sud du pays.
Chine et Vietnam ont des différends territoriaux de longue date sur les archipels des Paracels et des Spratleys, dont les fonds sont supposés riches en pétrole et qui constituent d’importantes voies maritimes internationales.
Les tensions bilatérales ont fortement augmenté depuis l’annonce début mai par Pékin du déploiement d’une plate-forme de forage pétrolier en eau profonde dans les eaux contestées, un acte décrit par les Etats-Unis comme provocateur.
Le Vietnam a dénoncé une décision illégale et exigé que la plate-forme soit retirée. Hanoï a aussi envoyé des navires dans la région, dont certains, selon lui, ont été attaqués ou harcelés par des navires chinois.
Dimanche, un millier de personnes avaient manifesté devant l’ambassade de Chine à Hanoï pour protester contre les ambitions territoriales de Pékin.
Des dizaines de manifestations antichinoises ont eu lieu depuis fin 2007 au Vietnam.
Selon des experts, le gouvernement vietnamien permet certaines manifestations comme un moyen d’exprimer son extrême mécontentement envers Pékin.
Voir aussi, sur E&R :