Dans le cadre de son université d’été et du lancement de ses états généraux, le Parti socialiste a eu la joyeuse idée de s’inspirer des petits procédés narcissiques de la télé-réalité et a donné la parole à ses militants dans un « vidéomaton ».
En quelques secondes, chacun fut ainsi libre de nous livrer la quintessence idéologique de son engagement, en complétant la phrase suivante : « Pour moi être socialiste, c’est… ».
Quelques professionnels de la propagande se sont prêtés au jeu, pour montrer l’exemple. Belkacem, Hamon, Hue on donné le la de l’exercice et, chacun dans leur style, ont veillé à ce que la barre de la réflexion politique ne soit pas placée trop haut :
Viennent ensuite les jeunes volontaires, les meilleurs espoirs du parti censé diriger aujourd’hui la France. La crème de la crème, riche d’audace et de convictions. Côté spectateur, on se prépare donc avec gravité, pour, par exemple, opposer aux belles phrases l’arrivée de Macron au gouvernement. On rassemble ses notes, ses chiffres. On y voit un test, on se dit que c’est l’occasion de s’exercer à répondre efficacement aux mensonges conceptuels de notre époque de façon tout aussi succincte et efficace.
Raté. On n’entendra rien de plus qu’une régurgitation médiocre d’un discours dominant empreint de la plus grande confusion : on serait socialiste pour des sombres histoires de « parité homme-femme », de « droit de vote des étrangers ». Est-ce cela, la « justice sociale » ? On ne le saura pas, car il s’agit davantage de lire à haute voix des statuts Facebook de collégienne que de définir des concepts.
Révélateur : quand les communicants du PS leur mettent un texte un brin social sous les yeux, certains n’arrivent même pas à le lire...
Au final, quel contraste, quelle évolution sémantique fulgurante entre ces enfantillages et les premiers usages du mot « socialisme », lorsque la violence économique invitait non pas à la défense des droits communautaires mais à la lutte des classes...