L’émigration juive de France vers Israël, qui avait dépassé en 2013 celle provenant des États-Unis, semble en passe de devenir la plus importante au monde.
Elle devance nettement, sur les neuf premiers mois de 2014, l’aliyah de Russie et même celle d’Ukraine, pourtant dopée par les tensions qui ont suivi la destitution de Viktor Ianoukovicth.
Selon les statistiques collectées par le ministère israélien de l’Intégration et dévoilées par l’AFP, 4 566 Juifs ont quitté l’Hexagone pour l’État hébreu entre le 1er janvier et le 31 août. Leur nombre devrait s’établir « sûrement autour de 5 500 » sur l’année, selon le directeur de l’Agence juive en France, Ariel Kandel, ce qui représente environ 1% de cette communauté.
Les départs pour Israël, qui avaient cru de 60% l’an dernier, se sont encore accélérés depuis le début 2014. Plusieurs causes sont couramment attribuées à ce phénomène.
À la motivation sioniste, qui pousse de nombreux Juifs français à émigrer pour porter leur concours à la fortification de l’État hébreu, se mêlent les conséquences de la crise économique et la montée de l’antisémitisme.
Les vives polémiques suscitées par l’humoriste Dieudonné et les incidents qui ont émaillé certaines manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza ont vraisemblablement incité de nombreux candidats au départ à franchir le pas.