Les manifestations lancées depuis lundi soir au Venezuela contre l’élection à la présidence de Nicolas Maduro ont fait au moins sept victimes et une soixantaine de blessés, selon les autorités, tandis que les partisans de l’opposition et du gouvernement poursuivaient mardi leurs rassemblements dans tout le pays.
À l’appel du gouverneur de l’État de Miranda (nord), Henrique Capriles, qui refuse d’admettre sa défaite et réclame un nouveau comptage des votes, des milliers de personnes sont descendues dans les rues, des manifestations émaillées de violence dans la nuit de lundi à mardi.
« Lors de ces violences, sept Vénézuéliens sont morts, parmi eux un fonctionnaire de police de l’Etat de Tachira (ouest) », a annoncé le procureur général Luisa Ortega, précisant que 135 personnes avaient été interpellées au cours des manifestations, lors d’une conférence de presse.
Un partisan de M. Maduro, un homme de 45 ans, a été tué et une femme blessée par arme à feu au cours de manifestations dans la périphérie de la capitale, a détaillé mardi le ministre des Affaires étrangères, Elias Jaua, qui a qualifié les opposants de « fascistes ».
« Aujourd’hui les forces de sécurité sont en alerte » et « nous avons incité les forces politiques à la mobilisation démocratique pour célébrer et ratifier la victoire » à la présidentielle, a lancé M. Jaua, lors d’une réunion avec le personnel diplomatique accrédité.
« L’extrême-droite a séquestré l’opposition et sème la violence », a affirmé le vice-président Jorge Arreaza, dans un message sur Twitter.
M. Capriles, un avocat de 40 ans, a appelé à des rassemblements mardi devant tous les centres régionaux du Conseil national électoral (CNE), qui a officialisé la victoire de M. Maduro, l’héritier du dirigeant socialiste charismatique Hugo Chavez, obtenue d’une courte tête (50,75 % contre 48,97 %). Ses sympathisants ont commencé à se rassembler dans les États de Barquisimeto et de Maracaibo, tandis que des groupes de fidèles « chavistes », revêtus de chemise rouge, ont défilé dans ceux de Zulia, Monagas, Anzoategui, Carabobo et Apure, selon des images diffusés par la télévision.
Face à la mobilisation de l’opposition, le nouveau chef d’État élu, qui doit être investi vendredi, a dénoncé lundi soir une « volonté de coup d’État », qualifiant de « caprices de bourgeois » la demande d’un nouveau décompte.
Les rues de Caracas avaient retrouvé le calme mardi matin, après les manifestations de la veille. « Fraude » ou encore « Maduro, tu m’as volé mon vote » pouvait-on lire sur les murs. Des abribus ont également été détruits lors d’incidents avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogène.
Rappel : « Qui est réellement Henrique Capriles Radonski ? »