D’après plusieurs sources, la présidente du Front national, Marine Le Pen aurait informé une quarantaine de cadres de son parti de la volonté du pouvoir de mettre un terme à la progression de la formation patriote.
Ainsi, Manuel Valls aurait commandé une note juridique à ses services afin d’étudier la faisabilité de l’interdiction du parti de Marine Le Pen. Après les procédures juridiques visant le financement du FN et les emplois des assistants parlementaires des eurodéputés frontistes, il s’agirait là d’une nouvelle étape dans la volonté du Premier ministre d’écarter la menace de voir le parti fondé par Jean-Marie Le Pen évincer le candidat socialiste du second tour des élections présidentielles de 2017.
Un climat de chasse aux opposants alimenté par l’avocat Éric Dupond-Moretti (actuellement dans le prétoire pour défendre la cause des accusés dans le troisième procès de « l’affaire Outreau »), qui estimait au micro de France Inter le 6 mai dernier que « le FN n’est pas un parti républicain, il faut l’interdire ».
Interrogé à ce sujet, l’ancien ministre UMP Éric Wœrth a fait part de sa désapprobation quant à l’initiative du locataire de Matignon :
« Le FN est un parti. Tant qu’il reste dans les valeurs constitutionnelles de notre République, il n’y a aucune raison. Ce n’est pas seulement le FN. Toute organisation qui briserait le droit constitutionnel, qui irait sur un terrain juridique impossible, serait interdite. C’est vrai pour tout le monde. Le Front national véhicule des idées d’extrême droite, mais qui sont autorisées. Ce type de débat, ça fait monter le FN parce que ça énerve les gens. Je suis à l’opposé de ce qu’il propose (...) mais il est autorisé par la République. C’est un adversaire en tant que parti. L’interdire, c’est autre chose. Peut-être que M. Valls se dit qu’il est incapable de faire baisser le Front national par d’autres méthodes. »
Il semble que, du musellement des adversaires du mariage homosexuel à la menace qui plane aujourd’hui sur le FN en passant par la loi sur le renseignement, la répression menée par le pouvoir contre ses opposants ne connaisse plus de limites.