Heurté par le contenu du nouveau livre d’Éric Zemmour, Manuel Valls s’en est pris, sans le nommer, au journaliste du Figaro.
Venu donner des gages aux derniers alliés de son gouvernement, les franc-maçons du PRG (Parti radical de gauche), le Premier ministre a promis aux Radicaux le maintien de la moitié des conseils départementaux (ces derniers autrefois nommés conseils généraux, devaient, au départ, baisser drastiquement suite à la refonte de la carte des cantons, mais auraient privé certains rentiers de la politique de leurs petits fiefs). Une future loi sur l’euthanasie est aussi dans les cartons afin de satisfaire les frères du PRG.
Rassuré sur le maintien des amis de Jean-Michel Baylet (ndlr : le président du PRG) au sein de la majorité, Valls en a alors profité pour fustiger l’auteur du Suicide français :
« Qu’aujourd’hui, dans le débat public, on puisse considérer comme normal, comme un élément du débat, qu’on puisse considérer que Vichy, son régime, ait sauvé des juifs, sans que cela ne suscite pas d’indignation du fond du peuple montre bien que nous avons un combat majeur à donner. »
Scandalisé que le peuple ne se soulève pas pour demander la tête de Zemmour, Valls appelle à la mobilisation contre « les adversaires de la République » et à ceux qui « prospèrent aujourd’hui » en tenant des « discours sur le déclin de la France, un discours qui rabaisse notre pays, qui voudrait nous ramener à une France qui aurait été heureuse dans les années 1950, qui nie ce qu’est la réalité du monde ».
Totalement en apesanteur, l’ancien maire d’Évry a fustigé une vision « triste, enfermée sur elle-même, rance, qui n’est pas celle de la France » et tenu des propos d’une vacuité digne d’un militant du MJS en demandant que l’on oppose [à cette vision du pays] « les valeurs de la République, une France ouverte sur le monde, une France généreuse de l’égalité, la liberté et la fraternité ». « Prophète », il a également lancé qu’il fallait « mener une bataille d’idées dont on n’a pas encore pris la mesure ».
On ignore si à la fin de sa prise de parole, il a dû ordonner qu’on l’applaudisse ou si son auditoire, rasséréné par leur protecteur, s’est livré à une ovation spontanée...