De nombreux pays de l’Union européenne ne pourront plus financer d’ici quelques années des secteurs essentiels de leurs forces armées, en particulier l’armée de l’air, sauf s’ils y investissent davantage d’argent et coopèrent plus étroitement sur les questions de défense, estime le général suédois Hakan Syren, le président du Comité militaire de l’UE.
Pour lui, la hausse des coûts, le manque d’efficacité et les coupes budgétaires pnt mené la défense européenne dans une situation critique. Il se dit également favorable à la fusion envisagée entre le groupe industriel franco-allemand EADS et le Britannique BAE Systems, qui créerait un géant de l’aérospatiale et de la défense avec des vendes cumulées de 93 milliards de dollars. Ce serait "un grand pas en avant" en vue d’une optimisation des efforts, a estimé Syren au cours d’un séminaire organisé à Bruxelles par la présidence chypriote de l’UE.
Hakan Syren pense en effet, à l’instar de nombreux experts de la défense, que les gouvernements européens dispersent leurs efforts en décidant de spécifications nationales pour leurs équipements militaires plutôt que de les standardiser à l’échelle européenne. "Les capacités militaires des Etats membres de l’UE sont en chute libre", a-t-il encore affirmé. "D’ici quelques années, un simple calcul permet de prédire que nombre d’Etats membres seront incapables d’entretenir des composantes essentielles de leurs forces nationales, à commencer par l’armée de l’air."
Il explique évoquer ces sujets maintenant parce que son mandat de trois ans à la tête du Comité militaire, qui regroupe les chefs d’état-major des pays membres, est sur le point de s’achever. Pour lui, l’Europe se dirige vers une marginalisation militaire. De nombreux pays de l’UE ont drastiquement réduit leurs dépenses militaires dans le cadre des mesures de restrictions budgétaires liées à la crise financière. Selon le général Syren, ces coupes budgétaires n’ont fait qu’aggraver d’autres problèmes. Selon lui, les Etats membres de l’UE dépensent leurs budgets de la défense de façon inefficace, en créant de la surcapacité dans certains secteurs et en omettant de palier des "insuffisances critiques" dans d’autres.