Ainsi donc François Hollande s’est prêté à cet exercice de communication sur TF1 à l’occasion de son « mi-mandat ». Rien de bouleversant, ni simplement d’intéressant ne fut dit à cette occasion et le Président s’est bien gardé de répondre aux questions qui lui étaient directement posées. Comme toujours avec Hollande, c’est dans le non-dit que se cachent les éléments les plus révélateurs, et ce non-dit est inquiétant.
Une approche compassionnelle de la politique
C’est ce qui a caractérisé la partie de cette intervention où notre Président a dialogué avec quatre Français soigneusement triés sur le volet par la rédaction de TF1. La tactique qu’il adopta fut de ne rien nier des problèmes qui lui étaient soumis, de compatir avec les souffrances et les angoisses de chacun, et de présenter des mesures censées soulager les misères de tous. À l’en croire, tout irait mieux dès le 1er janvier 2015… Cela décrit en réalité une posture d’accompagnement compassionnelle du chômage et de la misère qui a abandonné toute perspective de peser sur les causes réelles de ces deux maux.
Il n’est pas niable qu’avec la persistance et la constante augmentation du chômage de masse la misère se développe de manière extrêmement inquiétante dans notre pays. Cette misère touche désormais non seulement les personnes âgées mais aussi les jeunes actifs au chômage et de nombreux enfants. Leur nombre se serait accru de plus de 400 000 ces dernières années [1]. Les propositions que François Hollande a faites sont pathétiquement insuffisantes. Mais, et c’est cela le plus important, elles ne sont nullement une réponse aux causes même de la misère. Cette approche compassionnelle est dans les faits un terrifiant aveu d’échec et d’impuissance.