La France a toujours eu son propre agenda en Afrique : celui de la Françafrique.
Celui-ci, depuis De Gaulle, n’a rien à voir avec les intérêts américains, atlantistes, ni israëliens. D’ailleurs, un des paradigmes de cette politique néo-coloniale de la France est ce qu’on a pu appeler le "complexe de Fachoda" de la politique étrangère française dans son ancien empire, avatar de cette défiance séculaire vis-à-vis de la "perfide Albion".
Aussi, l’argument d’une France fer de lance de l’impérialisme américain en Afrique est complètement fallacieux. L’existence d’un pré-carré français en Afrique francophone est une réalité incontournable, dont même les Américains doivent s’accomoder.
C’est pourquoi, d’après moi, si repentance il devrait y avoir de la part de la France, ce n’est pas au regard de l’esclavage, de la colonisation ou d’autre méfait que l’histoire a recouvert de son manteau d’oubli, mais en regard de ce qui a été perpétré par la France et son armée depuis la période des indépendances des pays africains francophones, à savoir le génocide bamiléké et rwandais (pour ce dernier, il n’y a eu que complicité, mais néanmoins criminelle) et le vol de la souveraineté de tous les pays africains francophones (par l’assassinat de leurs dirigeants) gémissant sous la botte des satrapes sanguinaires à la solde des intérêts économiques français sur le continent noir.
C’est simple,aujourd’hui, la Françafrique, ce sont des pays pillés, mis à sac, et leurs populations obligées de grossir les rangs de l’immigration tant stigmatisée par les tenants du nationalisme européens, et à juste titre. Sauf que si la France ne mettait pas l’Afrique en coupe réglée au moyen de ses dictateurs stipendiés, réduisant les Africains à la misère et à la guerre, les populations ne songeraient guère à quitter leur sol natal pour les mirages de la société occidentale.
Non à la repentance (la réconciliation est toujours une chose souhaitable, il ne sert à rien de ressasser le passé), mais non aussi à l’angélisme d’une France qui tue encore aujourd’hui et sous nos yeux en Afrique pour de sombres intérêts d’argent et de ressources énergétiques nécessaires à l’entretien de ses entreprises expatriés, de ses partis politiques et de son armée !
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