Les forces de Bachar al-Assad font usage d’armes chimiques dans la région de la capitale syrienne Damas, rapporte lundi le journal Le Monde. Des médecins locaux soupçonnent notamment l’utilisation de gaz sarin.
Suivant les rebelles syriens pendant plusieurs semaines, un reporter et un photographe du quotidien français affirment avoir constaté par eux-mêmes les effets de l’usage de gaz toxiques par les forces gouvernementales dans le faubourg de Jobar, « à moins de 500 mètres de la place des Abbasides », non loin du centre de la capitale syrienne.
Ils disent avoir aussi recueilli les témoignages de médecins dans la Ghouta, une zone tenue par les rebelles dans la périphérie Est de Damas, faisant état d’un usage régulier d’armes chimiques par les forces de Bachar al Assad. Ces médecins soupçonnent notamment l’utilisation de gaz sarin.
Témoins
« De cela, les envoyés spéciaux du Monde ont été témoins plusieurs jours d’affilée dans (le) quartier (de Jobar) à la sortie de Damas où la rébellion a pénétré en janvier », écrit le quotidien.
« Au cours d’un reportage de deux mois dans les environs de la capitale syrienne, nous avons réuni des éléments comparables dans une couronne beaucoup plus large. La gravité des cas, leur multiplication, la tactique d’emploi de telles armes montrent qu’il ne s’agit pas de simples gaz lacrymogènes utilisés sur les fronts, mais de produits d’une autre classe, bien plus toxiques. »
Le Monde rapporte notamment que, à la suite d’une « attaque chimique sur une zone du front de Jobar, le 13 avril », son photographe « souffrira, quatre jours durant, de troubles visuels et respiratoires ».
Davantage d’informations
Les Nations unies ont déclaré mercredi recevoir davantage d’informations sur l’usage d’armes chimiques en Syrie. L’ONU a formé une commission d’experts pour enquêter sur le sujet, mais celle-ci attend toujours d’être autorisée à se rendre sur place.
Le régime syrien et les rebelles s’accusent réciproquement d’utiliser de telles armes. Barack Obama a fait de l’usage d’armes chimiques une « ligne rouge » à ne pas franchir par le régime syrien, sous peine d’une réaction des États-Unis. Le président américain juge cependant qu’il ne dispose pas de preuve irréfutable pour le moment à ce sujet.