Nous avons eu le tweet railleur de Mélenchon sur la chute de Marine Le Pen. Puis le texte d’un conseiller municipal du Front de gauche appelant à lui « briser les os ». Enfin, Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de gauche, a déclaré, sur RMC, qu’il fallait politiquement la boxer.
Ces petites piques paraissent bien molles en comparaison des passes d’armes Jaurès/Déroulède ou Léon Daudet/Aristide Briand. Toutefois, dans notre paysage politico-médiatique tiède et aseptisé, ces attaques dissonent.
Quel est donc le motif de cette tentative de virilité verbale ? Officiellement, on le sait, Marine Le Pen a été désignée par le Front de gauche comme le principal mal frappant la France. Ainsi, pour l’extrême gogôche caviar, l’ennemi prioritaire n’est ni l’Union européenne, ni l’OTAN, ni les banques, ni les hedge funds, ni les fonds de pension, mais la présidente du Front national. Et qu’importe si le FN, du fait qu’il n’ait jamais eu le pouvoir, n’est pas responsable de la législation (européenne) qui fait souffrir la France. Qu’importe aussi que le FN, contrairement au Front de gauche, n’ait pas appelé à voter pour l’UMPS aux élections présidentielles. Marine Le Pen reste la grande méchante officielle.