Nous sommes sur Arrêt sur images le 2 juillet 2025, et Daniel Schneidermann invite Juan Branco. Il va être causé politique, médias, oligarchie, justice, censure et compagnie. La vidéo, accessible pour les abonnés d’ASI, est relayée par Branco sur sa chaîne YouTube. Soudain, Daniel coupe la lumière...

On a voulu savoir pourquoi la diffusion de l’entretien avait été censurée, pour le grand public, par Schneidermann. Alors on a regardé l’émission entière, qu’on avait mise de côté pour au cas où. Comme quoi la censure, ça attire les yeux et les oreilles !

Voici le texte du tweet publié par Branco le 5 août 2025.

« Arrêt sur images, média créé avec l’aide de Niel, m’invite.

J’accepte, en demandant, que l’émission puisse être diffusée en libre accès.

Daniel Schneidermann, qui semble penser que ce serait un privilège de m’inviter, dirige l’entretien pendant une heure trente d’une façon que certains vont juger inélégante, et accompagne sa publication d’un billet quelques peu fielleux.

Un mois plus tard, je rends à mon tour l’émission accessible sur ma chaine.

En une semaine, 400 000 personnes la regardent, et publient près de 6 000 commentaires, particulièrement virulents, au sujet de l’émission.

Que fait Arrêt sur Images ?

Ils s’empressent de faire supprimer la vidéo, au nom du droit d’auteur.

24 heures plus tard, Rima Hassan poste son entretien sur sa chaine, sans la moindre difficulté.

Voilà à quoi ressemble l’espace journalistique en France en 2025. »

Branco à 18’38 : Par qui est présidé le Conseil supérieur de la magistrature ?

Schneidermann : J’en sais rien.

Branco : Par le président de la République.

Là, on peut dire touché-coulé, pour Schneidermann. Il a fait tout ce qu’il ne faut pas faire aujourd’hui en matière d’info, le problème de la vieille école qui est passée sur le Net mais qui a gardé les vieux réflexes. On a regardé une partie des 6 000 commentaires, c’est carrément désastreux pour la réputation d’indépendance de l’ex-animateur de France 5.

On sait que Xavier Niel, l’oligarque macronien par excellence, achète depuis le début de sa fortune (acquise sur la découpe du service public téléphonique) des médias indépendants pour s’assurer une tranquillité journalistique. Avec les médias mainstream, qui sont en admiration devant le milliardaire, comme devant tout milliardaire – un comportement de pauvre maso –, tout est sous contrôle.

Venons-en à l’émission proprement dite. Le gag, c’est qu’elle s’appelle Je vous ai laissé parler !, un serment que Daniel viole de manière croissante au cours de l’émission. Au début, on parle de « l’empoisonnement » de Branco au Congo, de la mine de coltan et du renseignement congolais qui aurait protégé l’avocat.

« Vous êtes une personne très fâchée contre beaucoup de gens »

00:00 – Branco au Congo
07:26 – Branco contre Attal
14:50 – La liste des fâchés
21:04 – Le rôle trouble d’Anticor
26:38 – Le cas Xavier Niel

Schneidermann à 26’38 : Xavier Niel, vous l’avez mis en cause dans la récente émission Thinkerview.

Branco : Vous savez combien verse chaque année à France Télévisions Xavier Niel ? (...) Cent millions d’euros.

Thinkerview : Mais pour quoi ?

Branco : En émissions produites. Oui, que des contenus extraordinaires, comme la glorieuse émission, là, Quelle Epoque !, vous voyez pas ?, vous avez vraiment de la chance. Avec Léa Salamé, qui invite Nicolas Bedos, Louis Sarkozy, dans une ambiance un peu tamisée, 800 000 téléspectateurs, vous en faites plus, par semaine. Donc c’est ça l’émission produite par Xavier Niel. Et qui est-ce qu’ils invitent ? Xavier Niel. Magnifique, non ?

Pourquoi Schneidermann était de toute façon coincé

En laissant parler son invité, il aurait été accusé de donner une tribune à un fauteur de troubles qui critique la justice et les oligarques.

En coupant la parole à son invité, il a été accusé de défendre les ennemis de Branco, à savoir la justice macronienne et les oligarques du régime.

Découvrez le portrait Faits & Documents de « l’ange noir de Saint-Germain-des-Près », le Franco-Espagnol Juan Branco. Engagé dans une lutte fratricide avec la Macronie, l’apprenti révolutionnaire semble aujourd’hui prêt à tout pour assouvir son désir de vengeance…