Poussée par Marc-Olivier Fogiel, Ruth Halimi a de fait rejeté le 30 avril dernier sur RTL l’appel de Dieudonné à une réconciliation nationale.
Dans une vidéo postée sur YouTube le 17 avril dernier, Dieudonné proposait à Ruth Halimi, la mère d’Ilan Halimi, de poser le temps d’une photo avec Nathalie Bourarach, la veuve de Saïd Bourarach, assassiné le 30 mars 2010 par des individus issus de la communauté juive et vraisemblablement liés à la Ligue de défense juive (LDJ), un groupe d’extrême droite ultra-violent. Il s’agissait d’apaiser les esprits et ainsi de « lancer un appel à la paix, à la tolérance et à la réconciliation nationale ».
Ruth Halimi a donc répondu par la négative à cet appel, en expliquant que « la parole est pire qu’une arme », reprenant ainsi l’argumentaire de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), selon lequel « les mots tuent ». De plus, soumise aux questions pressantes de Marc-Olivier Fogiel, la pauvre femme a affirmé que Dieudonné sous-entendait, en parlant des juifs, « il faut les tuer ».
Récupérer la souffrance d’une femme qui a perdu son fils pour servir des intérêts politico-religieux ne fait vraiment pas honneur à la communauté juive.
Rappelons que Marc-Olivier Fogiel est le « journaliste » à l’origine de « l’affaire Dieudonné », puisque c’est dans son émission On ne peut pas plaire à tout le monde sur France 3 que l’humoriste avait produit le sketch à l’origine de sa diabolisation le 1er décembre 2003. On a d’ailleurs oublié que c’est Marc-Olivier Fogiel qui avait été condamné dans cette affaire le 29 septembre 2005 pour la diffusion d’un SMS sur « les odeurs des Blacks » dans son émission (5 décembre 2003). Né en 1969 à Neuilly-sur-Seine, Marco est entré à RTL en 1981, par le biais de Dominique Martin. En effet, son père, dentiste, soignait une partie des salariés de RTL (Actualité juive, 6 avril 1995). Il avait auparavant fait ses premières armes à Radio J.
Ce « tueur sans état d’âme » (Libération, 23 janvier 1999) a fait ici une fois de plus son travail de militant communautaire.
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