La liberté de conscience et d’expression est un acquis occidental incontesté et incontestable. Une avancée et un progrès philosophico-moral réels de notre humanité. Leur élan doit être irréversible. Le droit à la création intellectuelle et artistique participe de cette liberté. Toute concession dans ce domaine ne rendrait pas service à ce qui fait l’être humain : la liberté. Nous devons alors tous défendre et universaliser cette valeur cardinale.
Mais le reste du monde n’est pas occidental, ni très démocratique. Beaucoup de civilisations ne voient pas la liberté avec les mêmes yeux d’un Occident fortement sécularisé. Les libertés individuelles n’y incombent qu’aux personnes concernées et non pas à leur gouvernement et à leur Etat.
Ce que beaucoup de manifestants dans le monde musulman ne savent pas. Dans cet univers culturel, le totalitarisme de l’Etat avait remplacé l’esprit tribal de jadis (la "asabiya d’Ibn-Khaldoun") et où le "je" de l’individu reste encore dilué dans un "nous" communautariste flou. En dépit du "printemps arabe", cette mentalité persiste. La confusion entre l’Etat et le citoyen est totale, et la vidéo diffusée sur Internet est donc comprise comme une expression de l’Etat américain.