Le commandement de l’armée américaine désigne le fondateur du site à scandale Wikileaks, l’Australien Julian Assange, comme un "ennemi d’Etat", rapportent jeudi plusieurs journaux américains et australiens, se référant à des documents déclassifiés du contre-espionnage US.
Les militaires américains ont placé M.Assange et son site WikiLeaks dans la même catégorie que la nébuleuse terroriste Al-Qaïda et le mouvement Taliban. Un ennemi est traité selon la loi martiale, ce qui peut inclure l’exécution, la capture, la détention sans procès, etc.
Par ailleurs, le crime de "communication avec l’ennemi", soit le fait d’aider l’ennemi, notamment en lui donnant des informations confidentielles, est aussi passible de la peine de mort aux Etats-Unis.
Les documents du contre-espionnage américain tombés entre les mains de journalistes portent notamment sur le dossier du soldat emprisonné Bradley Manning suspecté d’avoir divulgué des informations classifiées à Wikileaks. Il risque la peine capitale.
M.Assange est toujours réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres, afin d’éviter son extradition vers la Suède pour une affaire de viol qu’il nie toujours. Il redoute, une fois en Suède, d’être extradé vers les Etats-Unis et jugé pour avoir publié 250 000 télégrammes diplomatiques américains, un "délit d’espionnage" passible de la peine de mort.
Mercredi, dans un message vidéo, le fondateur de Wikileaks a vertement critiqué le président américain Barack Obama, qui aurait "fait davantage pour criminaliser la liberté d’expression qu’aucun chef d’Etat avant lui".