Après trois jours de trêve, le conflit a repris vendredi matin dans la bande de Gaza avec des tirs de roquettes palestiniennes et une riposte de frappes israéliennes après l’échec de négociations au Caire pour prolonger le cessez-le-feu en vigueur depuis mardi. Ces échanges de tirs ont déjà fait leurs premières victimes, dont un enfant palestinien de 10 ans.
La reprise des hostilités dans la bande de Gaza a fait vendredi un premier mort, un enfant palestinien de 10 ans tué dans un raid de l’aviation israélienne, ont indiqué les services d’urgence palestiniens.
Côté israélien, deux personnes, un soldat et un civil, ont été légèrement blessées par une roquette dans le sud d’Israël, a indiqué l’armée.
Plus de 33 roquettes ont été lancées de la bande de Gaza vers Israël en l’espace de quatre heures après l’expiration du cessez-le-feu à 8h, heure locale, a-t-elle dit. Trois ont été interceptées, 26 ont atteint le territoire israélien, quatre sont retombées dans le territoire même, a-t-elle précisé.
La ville de Gaza, Jabaliya dans le nord de l’enclave et le centre du territoire ont essuyé des frappes aériennes, ont indiqué le ministère palestinien de l’Intérieur et des témoins. Des tirs d’artillerie ont retenti à l’est et au nord de la ville de Gaza.
Israël était resté silencieux pendant plus de deux heures après le cessez-le-feu alors que deux roquettes avaient été tirées sur le sud d’Israël en provenance de Gaza trois heures avant cette échéance. Puis "le Premier ministre et le ministre de la Défense ont ordonné (à l’armée israélienne) de riposter vigoureusement à la violation du cessez-le-feu par le Hamas", a indiqué un responsable dans un communiqué. Peu après, l’armée annonçait avoir "pris pour cible des sites terroristes à travers la bande de Gaza".
L’armée israélienne a effectué des frappes aériennes et des tirs d’artillerie, mais n’a pas déployé de soldats à l’intérieur de l’enclave palestinienne, a précisé un porte-parole militaire, alors que des témoins et des sources palestiniennes ont fait état de frappes aériennes dans le nord et le centre de la bande de Gaza.
Le Hamas a mis un terme au cessez-le-feu
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a annoncé ce vendredi matin au Caire qu’il ne prolongeait pas le cessez-le-feu dans l’enclave palestinienne en vigueur depuis trois jours parce qu’Israël refuse d’accéder à ses demandes.
"Les mouvements palestiniens refusent de prolonger la trêve", a déclaré à l’AFP dans la bande de Gaza Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas.
Avant même l’échéance de 8h, le Hamas et le Jihad Islamique avaient annoncé au Caire qu’ils ne prolongeraient pas la trêve et deux roquettes avaient déjà été tirées comme d’ultimes tentatives de peser sur les négociations.
"Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c’est une décision finale, Israël n’a rien proposé", avait déclaré à l’AFP un membre du Hamas au sein de la délégation de négociateurs palestiniens. "En premier lieu, Israël n’a pas accepté de lever le blocus qu’il impose depuis 2006 au territoire et qui asphyxie son économie", avait-il expliqué.
La levée de ce blocus, enjeu essentiel des discussions, est une exigence primordiale des Palestiniens et une préoccupation capitale des Israéliens qui craignent l’entrée à Gaza d’hommes et de matériels pouvant lui nuire.
Des milliers de Gazaouis fuient leurs maisons
Craignant des représailles, des milliers de Palestiniens ont fuit leurs maisons dans l’est de la ville de Gaza. Les rues sont désertes.
Parmi ceux qui sont restés dans la ville de Gaza, aucun ne rejette sur le Hamas la responsabilité de la reprise des bombardements.