Le président israélien Shimon Peres a appelé dimanche la communauté internationale à se débarrasser des armes chimiques de Syrie, après les attaques présumées au gaz toxiques qui ont frappé la région de Damas mercredi.
"Il est temps pour la communauté internationale d’essayer de se débarrasser de toutes les armes chimiques en Syrie", a déclaré M. Peres en marge d’une rencontre à Jérusalem avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, sans préciser ce qu’il envisageait concrètement.
"Les armes chimiques ne peuvent pas rester là, que ce soit dans les mains d’Assad ou dans les mains de quelqu’un d’autre. C’est très compliqué, très coûteux, mais il serait encore plus compliqué et encore plus dangereux de laisser les choses telles qu’elles sont", a ajouté M. Peres.
L’opposition accuse le pouvoir syrien d’avoir eu recours à des gaz toxiques, évoquant plus de mille morts, ce que Damas nie en bloc, accusant à son tour les rebelles d’être derrière ces attaques.
Médecins sans frontières a fait état du décès de 355 patients présentant des symptômes neurotoxiques dans ce secteur, mais a précisé ne pas pouvoir confirmer scientifiquement la cause de ces symptômes ni établir la responsabilité de cette attaque.
"Ce qui se passe en Syrie est sans précédent", a indiqué M. Peres, "et je ne peux croire que le crime de guerre le plus inconcevable, l’usage d’armes chimiques, pour tuer des femmes et des enfants, ait eu lieu", a ajouté le président israélien.
M. Peres a par ailleurs salué la France pour la clarté et le courage de ses déclarations, ajoutant que Paris était la voix la plus claire à propos de la Syrie.
Laurent Fabius, en visite en Israël et dans les territoires palestiniens, a déclaré que tout indique le massacre chimique et la responsabilité très lourde de Bachar Al-Assad. On ne comprendrait pas qu’à partir du moment où les faits sont établis, il n’y ait pas une réaction forte de la communauté internationale.
"Si devant une telle forfaiture, la communauté internationale reste sans réaction, la population se dira à quoi et à qui peut-on croire ?", a ajouté M. Fabius.
En marge de la réunion hebdomadaire de son cabinet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé "une terrible tragédie, un terrible crime".
"Nos pensées vont vers les femmes, les bébés et les enfants qui ont été frappés si cruellement par des armes de destruction massives", a ajouté le Premier ministre, pour qui cette attaque est la preuve que les régimes les plus dangereux au monde ne peuvent posséder les armes les plus dangereuses au monde.
M. Netanyahu, qui doit rencontrer Laurent Fabius dans la journée, a expliqué qu’Israël surveillait attentivement la Syrie, et était prêt à agir s’il se sentait menacé.
"Notre doigt est un doigt responsable, et si besoin, il peut être sur la gâchette", a-t-il averti.
Le ministre des Relations internationales, des Affaires stratégiques et du Renseignement, Youval Steinitz, a estimé dimanche que l’usage massif d’armes de destructions massives, et les terribles images de centaines d’enfants morts ne passeront pas sans réaction de la communauté internationale.
"Si je devais évaluer la situation, je dirais qu’il y aura une réaction de la communauté internationale, des Etats-Unis, peut-être d’autres Etats", a-t-il déclaré à la radio militaire.