Le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas Khaled Mechaal ont entamé mercredi soir au Caire des entretiens pour relancer le processus de réconciliation.
Il s’agit de la première rencontre depuis février 2012 entre les chefs des deux mouvements rivaux Fatah et Hamas. La rencontre se tenait en présence des délégations des deux parties, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Un accord signé entre les deux mouvements le 27 avril 2011 est resté lettre morte en raison des divergences sur son application.
Le Hamas et le Fatah, qui gouvernent respectivement la bande de Gaza et les zones autonomes de Cisjordanie occupée, entretiennent des rapports tendus depuis la prise de contrôle en juin 2007 de Gaza par le mouvement islamiste, vainqueur en 2006 des élections législatives.
Mais un climat favorable à la réconciliation s’est créé après l’offensive militaire israélienne à Gaza (14-21 novembre 2012) et le vote à l’ONU sur l’Etat de Palestine, une initiative de M. Abbas à laquelle M. Mechaal a apporté son soutien.
A Gaza, Youssef Rizq, un responsable du Hamas a souhaité le succès à MM. Mechaal et Abbas. Mais il a averti que l’invitation de l’Egypte ne signifie pas nécessairement que cette rencontre conduira à un début sérieux des mesures d’application de l’accord de 2011.
L’insistance de M. Abbas sur l’organisation d’élections en premier lieu affecte la réconciliation, a-t-il estimé, affirmant que les clauses de l’accord devaient être appliquées simultanément.
Avant leur rencontre, ils ont vu séparément le président égyptien Mohamed Morsi dont le pays parraine depuis de nombreuses années le processus de réconciliation, entamé sous le régime aujourd’hui déchu de Hosni Moubarak.
M. Morsi a, devant M. Abbas, promis notamment d’oeuver pour la levée du blocus de Gaza et pour aider les Palestiniens à sortir de leur crise financière, en agissant auprès des donateurs et des frères arabes, selon un responsable du Fatah, Azzam al-Ahmad.
La Ligue arabe a promis en décembre aux Palestiniens un filet de sécurité de 100 millions de dollars mensuels, pour faire face aux sanctions israéliennes imposées en représailles à l’accession de la Palestine au statut d’Etat observateur à l’ONU le 29 novembre.
L’Autorité palestinienne, enlisée depuis des mois dans une crise financière, a depuis appelé les pays arabes à honorer leur engagement. Une réunion ministérielle arabe est prévue le 13 janvier au Caire sur cette question.